Suite à notre virée « photos-cygnes » hyper agréable mais un peu foireuse because confusionation intense entre tous les bébés cygnes devenus grands, nous décidons, Mostek et moi, de faire une big méga enquête de la mort qui tue, en ce jeudi après-midi.
Le rendez-vous est fixé à 5 PM, pour un départ en bord de Meuse, munie de nos appareils photos et de nos notes quant aux bagues d’identification des cygnes namurois.
Mostek arrive chez moi, en nage. Paraît qu’il fait torride, encore. Je n’ai pas remarqué, vu que j’ai siesté comme un chat de 25 ans, mi-ombre, mi-soleil, mi-en bikini, mi-sous ma grosse couette douillette.
Je lui fais confiance et m’habille léger.
Le ciel est encore dégagé.
Pour notre aventure, nous emportons de quoi boire et des éclairs au chocolat, vu que c’est tea time, ou presque.
Une fois en bord de Meuse, nous repérons de suite la famille cygne « port de plaisance » au complet : papa, maman, bébé beige devenu grand et quasi blanc, bébé gris devenu grand et toujours gris. Pas de trace de la famille à enfant unique, j’ai nommé la famille « pont des Ardennes », celle que nous recherchons puisque le but de notre enquête est de retrouver Jadex, le petiot de la photo du Jardin Extraordinaire. Tant pis, nous nous contenterons de la famille « port de plaisance » Ils sont sur l’autre rive, damned. Il nous faut de la salade, damned.
Aussitôt pensé, nous nous ruons vers le primeur du coin pour y dégotter deux salades bien fraîches pour attirer nos chéris.
En chemin, nous réalisons combien nous avons faim faim faim. Faim faim faim est le Seigneur, comme je chante parfois… Et moi j’ai envie d’une fricandelle. Avec de la mayonnaise. Gras sur gras. Passque, c’est bien connu, moins par moins donne plus. Donc du gras sur du gras neutralise le gras, non ?
Après les salades, donc, petit détour par la friterie, fricandelles et sauces au programme. Ainsi qu’une boisson qui pique pour bibi. Il est déjà 5 :30 PM, du coup.
C’est en sortant de la friterie que nous réalisons l’ampleur de la catastrophe : il pleut. Et voilà, la météo ne s’était pas trompée, pour une fois. La pluie annoncée par l’Ouest, ben la voilà. Pile au moment de notre petit pique-nique en bord de Meuse, si c’est pas malheureux.
Qu’importe, ce n’est pas une goutte de pluie qui va nous effrayer, non mais.
Une goutte, non… mais des trombes d’eau, peut-être un peu…
Arrivées au port, nous repérons nos cygnes, qui ont sans doute, mus par un instinct incroyable, repéré les salades, car ils arrivent ventre à terre… ou plutôt panse à eau, c’est plus adéquat cygnement parlant.
Mais moi j’ai faim, alors mon estomac avant le leur.
Nous envisageons un instant de nous protéger du déluge en squattant une des namourettes, mais j’ai peur des représailles, bien que le panneau explicatif n’indique pas la moindre interdiction d’y monter. Malgré tout, nous nous installons sur un muret en bord de Meuse, lovée l’une contre l’autre sous notre seul parapluie, et dévorons nos fricandelles grasses surmontées de sauces tout aussi grasses. Un régal.
Ensuite, étant donné que la colonie entière d’oies (du Nil, bernache, blanches… toutes quoi), de colvert et autres poules d’eau s’est donné rendez-vous près de nous, sans oublier la famille cygnes qui a rappliqué, nous décidons de nourrir enfin nos bestiaux.
Sont affamés, les cygnes. Se ruent sur notre salade sans la moindre crainte. Tous les quatre. Les deux adultes. Les deux bébés plus si bébés que ça. Zont quasi la taille des parents. Si ce n’était la couleur du plumage et du bec, ils pourraient passer pour des adultes. D’ailleurs, les parents les traitent comme des adultes : plus question de leur céder la place face à une feuille de salade, que nenni. Alors c’est à qui la chopera le premier. A qui grognera le plus fort pour effrayer « l’adversaire ». Et les petits devenus grands, étonnamment, continuent à gazouiller comme les cygneaux qu’ils étaient il y a quelques mois encore. Un gazouillis à mourir de rire lorsqu’il s’échappe d’une si grande bestiole, désormais. Entre gazouillis et grognements, notre famille signe, ben on l’adooooore.
Ce qu’on adore moins, par contre, c’est cette pluie qui nous trempe. Vu la torpeur au moment du départ, et sur les conseils de Mostek, j’ai pas emporté de manteau, moi. Et puis ma chemise est toute mouillée. Et puis j’ai froid. Et puis ça continue à pleuvoir.
Alors, bravant tous les dangers, les brigades de surveillance et le GIGN, nous nous réfugions enfin sur la Namourette pour y dévorer notre dessert, pour rappel, un éclair au chocolat. Au sec. Que du bonheur que cet éclair au chocolat dévoré au sec, sur la Namourette, en observant ce qui nous entoure : la famille cygne qui nous a suivies et rode autour de l’embarcation, la citadelle qui nous salue, le pont de Jambes qui fait trempette, les deux autres Namourettes, vides, elles, quelques araignées qui se préparent pour le souper, les gouttes de pluie qui rendent notre Namourette encore plus jolie… Bonheur bonheur. Bonheur bonheur. Jusqu’à ce que Mostek s’offre une jolie gamelle dans la Namourette, oubliant une marche, captivée qu’elle est par les photos qu’elle prend. Jusqu’à ce que je manque de mourir étouffée par un fou-rire lors d’une séance photos mémorable « singing in the rain ». J’avais plus autant ri depuis bien longtemps ma bonne Dame.
Ensuite, comme la pluie menace toujours, nous rentrons chez nous. La longue balade en bord de Meuse à la recherche de Jadex, ça sera pour plus tard. Pas trop, car j’ai lu sur le net (sur un site passionnant qui m’a aussi appris que les cygnes sont souvent devenus sédentaires) qu’une fois l’hiver passé, les cygnes nés dans l’année sont chassés par leurs parents et devront se trouver leur territoire à eux. Ce sera alors pour nous le moment des adieux à Jadex, à bébé beige et bébé gris. Ce sera aussi le moment des nouvelles naissances printanières…
Merci la vie.
Mostek nourrit la petite famille. Remarquez le bec du petit beige, encore bien clair par rapport à celui de papa.
Moi en train de nourrir les deux petits, zavez vu ma new bague ?
La famille entière est au RV. Y'a même de la salade qui traine sur bébé gris.
Mon chouchou d'amour vu de la Namourette... et sous la pluie.
Et un petit éclair dans le ciel... et un petit éclair dans l'estomac.
L'heure des adieux, le déluge est là...
Choli non ?