« Le dimanche, on lit au lit ».
Après « Meurtres pour rédemption », je persiste et signe avec un bonheur incommensurable dans ma lecture de l’intégralité des romans de Karine Giebel. Après avoir dévoré « Terminus Elicius » d’une traite lundi après-midi, sur mon transat, sous le soleil, (je vous en parle ensuite, cherchez pas à comprendre, y’a pas d’explication, juste le hasard de l’écriture), j’ai attaqué « Les morsures de l’ombre » et l’ai lu d’une traite mercredi après-midi, toujours sur le même transat, toujours sous le même soleil, mais encore plus chaud, merci l’été indien. Vous vous demandez « mais pourquoi elle a rien lu mardi après-midi, sur son transat, sous son soleil ? », avouez… Passque le mardi, je bosse toute la journée, hé oui, ça m’arrive…
L’histoire : Elle est belle, attirante, disponible. Il n'a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre. A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps. De le faire souffrir lentement. Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n'est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince...
(à noter que sur Amazon, ils ont indiqué « de le frire souffrir », mais je vous rassure, elle ne le passe pas à la friteuse… c’est bien pire).
Voilà quasi un huis-clos (quasi, car à l’occasion, on sort tout de même un peu de la cave) qui scotche du premier mot au tout dernier. Avec une fin comme je les aime, imprévisible. Une angoisse qui monte qui monte qui monte, comme la petite bête… J’avais pu le constater dans Terminus Elicius, Karine Giebel aime insuffler un peu beaucoup de folie dans ses romans, c’est sans doute ce qui me glace totalement (malgré le soleil qui chauffait grave mercredi, je vous le dis). Vous me direz que dans tout thriller, à partir du moment où y’a un tueur, y’a de la folie. Mais non, chez Karine Giebel, c’est bien pire. Bien plus subtil. Déjà, on pige difficilement les tenants et aboutissants du processus meurtrier, c’est fascinant. Et puis la folie se comprend petit à petit, heure après heure, comme du venin qui pénètre tout doucement dans les veines. L’angoisse monte doucement aussi, mais sûrement. Et à la fin, ben j’ai plus d’ongles, j’ai plus de cheveux (passque j’ai la sale habitude de chipoter dans mes cheveux à la recherche de fourches ou de cheveux cassants quand je stresse – ou quand je suis au téléphone au bureau, ça fait toujours bien rire Mostek). J’ai plus de nerfs.
Non, sérieux, je bénis le ciel d’avoir découvert Karine Giebel. Je bénis le ciel de la découvrir alors qu’elle a cinq romans à son actif, que je vais pouvoir m’enfiler les uns après les autres, avec un bonheur non dissimulé.
« Meurtres pour rédemption » restera sans doute mon préféré de chez préféré, celui que j’aime par dessus tout, que je vénère comme une bible (quoi que je ne vénère aucune bible, sauf peut-être le Ciné Revue), que j’aime d’amour et dont l’héroïne restera à jamais présente dans mon esprit.
« Les morsures de l’ombre » est cependant un livre génialissime à lire de toute urgence… Après lecture cependant, évitez de descendre cherche quoi que ce soit à la cave… je dis ça je dis rien.