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Café des libraires au Festival America

Publié le 27 septembre 2010 par Slal

Vincennes, samedi 25 septembre 2010

Café des Libraires dans la Salle William Faulkner (Salle des fêtes de la Mairie de Vincennes) clic
Le voyage et l'exil
L'intégrale - Festival America & Radio Librería !

Animé par Maëtte Chantrel et Alexandre de Nunez, librairie El Salón del Libro, Paris V
D'une réalité à une autre, le voyage ou l'exil nous forcent à ouvrir les yeux et à regarder les choses différemment…
avec Eduardo Manet, Karla Suárez et Mauricio Segura
Café des libraires au Festival America
Les cinq récits de ce recueil nous entrainent avec humour et fantaisie dans des villes qu'Eduardo Manet revisite avec sa verve d'écrivain et son regard de cinéaste. Boston, Agadir, Londres, Irun et Hendaye ou ce village indien, perdu dans la jungle, sont plus que le décor d'histoires d'amour, de rupture, de jalousie, de meurtre ou d'initiation. Violence dans le Boston chic ; révélation mystique au-dessus de la Tamise ; passion aux portes du désert ; aventure trouble aux frontières du Pays-basque ; naïveté salutaire des terres indiennes encore vierges... Après un demi-siècle de théâtre et de romans, Eduardo Manet revient aux récits : un pur plaisir.
Café des libraires au Festival America
« Il est mort. » L'ex-colonel José Antonio Montes, jadis officier du ministère de l'Intérieur, n'a pas besoin d'en dire davantage à Salvador Ferrer, dit « Salva », ex-président du comité de défense de son quartier.

« Il est mort. » À Cuba, depuis un demi-siècle, ce « il » suffit à désigner Fidel Castro. L'annonce ne sera officielle qu'à midi, mais José est au courant depuis 4 heures. Il a fallu cette nouvelle pour rapprocher les deux hommes, après vingt ans de brouille, dans une villa décrépite de La Havane. C'est que Salva, révolutionnaire malgré lui, est le beau-frère de José. Et que ses enfants étaient des « dissidents »...

Penchés sur une tasse de rhum pour y lire leur passé, José et Salva revivent un demi-siècle d'histoire cubaine. Histoire triple, à l'image des frères Castro, si proches et si différents. Fidel, pharaon embaumé dans l'effluve de ses cigares. Raúl, alias « Petite Musaraigne », dévoué serviteur de son aîné. Et puis Ramón, le plus ancien, « un type incroyable, qui contribue à une cause en laquelle il ne croit pas ». Un vieux copain d'enfance et de saoulerie, aussi...

Trois frères, trois Parques qui n'ont cessé d'emmêler le destin des héros d'Eduardo Manet, campés sous le soleil trompeur d'une révolution dont ce roman est la chronique vive et désabusée.
Café des libraires au Festival America
« Tu es, Havane, les corps de tes gens, la chaleur sur l'épiderme, la caresse d'une main, les regards lascifs. Tu es cette envie de rire tout le temps, même de nous-mêmes. Tu est le type assis au bord du trottoir, attendant qu'une femme passe pour lui lancer : " Hé ! la fille, on va te faire ta fête ! " Tu es le sourire de la femme, les déhanchements de son corps. Le vieux qui chante en marchant. La vieille qui fume sous le porche. Les ombres de tes arbres. La musique qui fuse aux fenêtres. Le bruit. Le voisin qui invoque les saints afro-cubains, que Changó nous protège et qu'Elegguá nous ouvre les chemins. »

Sans nostalgie, à travers des chroniques autobiographiques, Karla Suárez raconte Cuba et dialogue avec les photos de l'Italien Francesco Gattoni au fil d'un voyage imprévisible. Ses souvenirs, racontés avec un détachement joyeux, constituent un prolongement littéraire insolite à la découverte de son pays.
Café des libraires au Festival America
A la Havane, une fillette aux yeux clairs et aux cheveux crépus négocie le difficile passage de l'enfance à l'adolescence, dans une famille condamnée à la cohabitation par les conditions sociales du pays : un père officier, une mère droguée au tango, une tante amateur d'opéra, un oncle masseur et une grand-mère plaintive. L'enfant découvre que l'édifice familial ne tient que sur le mensonge.
Café des libraires au Festival America
Deux Cubaines se rencontrent dans l'avion qui les emmène vers le Brésil pour un séjour autorisé d'études. A la fin de leur visa, elles décident de ne pas revenir et, pour des raisons différentes sans aucun rapport avec la politique, de trouver une place ailleurs dans le monde. Lucia se marie à un homme d'affaires italien et part à Rome, Circé cherche la ville où elle se sentira chez elle.
Café des libraires au Festival America
Après avoir passé toute sa vie à Montréal, un homme rentre au Chili. Son père est mort. Il vient lui rendre les derniers hommages. Très vite, il se rend compte que ceux qui ont fait le choix de partir ne sont pas nécessairement les bienvenus quand ils rentrent au pays des ancêtres. Entre les enracinés et les déracinés plane un malentendu qui rend le retour impossible. Surtout dans cette famille juive qui, d'Andalousie en passant par Thessalonique, est venue enfin s'échouer dans ce finistère qu'est le sud du Chili, terre à la fois d'une folle générosité et d'une indicible cruauté. Terre ancestrale des Indiens mapuches, que domine la cime neigeuse du volcan Llaima et qui est recouverte du vert intense des eucalyptus, cet arbre venu de l'autre côté du monde qui pousse à une vitesse phénoménale et qui menace de tout engloutir. Dans ce roman bref, construit comme un polar, Mauricio Segura propose une réflexion à la fois grave et profondément émouvante sur les liens, insaisissables, indénouables, qui unissent les hommes à la terre. Le profond pessimisme qui hante son récit donne un relief remarquable au destin de ses personnages, écartelés entre plusieurs cultures, plusieurs âges et plusieurs continents.


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