Magazine Humeur

SAINTS MICHEL, GABRIEL, ET RAPHAËL (introduction)

Publié le 27 septembre 2010 par Hermas

 

INTRODUCTION

C’est sous ce titre unique que le Missel de semaine présenté par Pierre Jounel, « texte liturgique officiel », (imprimatur 1983, dépôt légal avril 1999) nous fait célébrer, le 29 SEPTEMBRE en une seule fête, en suivant la « réforme liturgique » les trois seuls des sept Archanges dont nous connaissions le nom par la Sainte Ecriture, et qui se tiennent devant le trône de Dieu.


Auparavant, chacun de ces Archanges était célébré séparément : saint Michel le 29 septembre, saint Gabriel le 24 mars, le jour précédant l’Annonciation, et saint Raphaël le 24 octobre. Car chacun avait une fonction spéciale propre, et apparaissait à des moments différents dans la Révélation, ce que la Liturgie avait voulu maintenir. Mon professeur de Droit Canon au Séminaire Saint Sulpice, nous disait : « Tout se trouve dans notre Saint Corps (le clergé). Nous sommes capables de défendre une thèse avec tous les arguments possibles et imaginables, et aussitôt leur contraire. Car nous pensons être des intellectuels qui ont la science infuse, l’Esprit Saint. Allons, Messieurs, nous disait-il : un peu d’humilité, et tenons-nous en humblement à l’enseignement et à la Tradition séculaire de l’Eglise ». Que de sagesse en ces paroles. Nous étions alors en 1964-1965 !


Je dois dire en toute simplicité, que je ne suis jamais parvenu à trouver des raisons valables pour expliquer pourquoi, lors de la Réforme liturgique, on a rassemblé en une seule fête, la fête des trois Archanges. A la limite, je dirais qu’ils n’ont rien en commun, sauf d’être des Archanges. De plus, la Réforme Liturgique, présentant comme obligatoire un seul Missel Romain, s’imposait à toute l’Eglise, même si ce n’est pas ce qu’avait demandé le Concile dans la Constitution sur la Liturgie ; et cette forme unique du Missel était devenue le « cheval de bataille » acharné de l’Episcopat en général, « pour pousser notamment, comme me le déclarait Monseigneur Ménager, alors Evêque de Meaux, Monseigneur Lefebvre au schisme, s’il n’acceptait pas le Novus Ordo, Ordinaire de la Messe, Temporal et Sanctoral ». Fort heureusement, Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI a rétabli la vérité, en indiquant que le rite tridentin n’avait jamais été supprimé (merci très Saint-Père !). Le Missale Romanum actuel, unique, comprend donc deux formes qui peuvent coexister de manière officielle, prêtres et fidèles pouvant faire un choix, selon leurs sensibilité spirituelle et liturgique, et sans pour autant diviser l’unité de l’Eglise. Pour ma part, je maintiens dans ma spiritualité personnelle la célébration des trois Archanges aux trois dates habituelle s et traditionnelles de la liturgie.


La présentation des saints Archanges par Pierre Jounel


Sans vouloir soulever de polémique, et sans nier la grande compétence de Pierre Jounel, mais en le citant comme exemple de cette gymnastique intellectuelle, théologique et liturgique, je ne puis résister à la tentation de donner « in extenso », le commentaire qu’il apporte sur cette fête unique pour les trois Archanges. Il faut le reconnaître, c’est une belle « gymnastique »… « Tout est possible dans notre Saint Corps ». Tous y est dit, et rien n’y est dit. On y mélange même Archanges et Anges. Un « pot pourri », une belle bouillabaise.


« C’est au jour de la Dédicace d’une basilique en l’honneur de saint Michel au nord-est de Rome dans le cours du V° siècle, que nous célébrons le fête de tous les saints Anges. La splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir combien le Seigneur est grand et combien il surpasse tous les êtres. L’Ecriture ne fait que de brèves mentions des Archanges Michel et Gabriel, et elle ne parle de Raphaël qu’au Livre de Tobie. Dans le Nouveau Testament, Gabriel est l’Ange annonciateur de la naissance de Jean-Baptiste et de celle de Jésus, tandis que Michel apparaît comme le chef des armées du ciel, vainqueur de Satan. Mais, du Paradis de la Genèse à celui de l’Apocalypse, les Anges remplissent de leur présence invisible tout le déroulement de l’histoire du salut. Ils sont les messagers du Seigneur pour révéler ses desseins et porter ses ordres, mais surtout, ils chantent sa gloire, foule immense d’adorateurs que Daniel ou Jean entrevoient autour du trône du Dieu Vivant : Des centaines de milliers le servaient, des milliers de myriades se tenaient devant Lui.


« La liturgie de la terre nous associe à celle que les Anges célèbrent dans le ciel. Non seulement, nous joignons nos voix à leur hymne de louange pour chanter et proclamer que le Seigneur est saint, mais en offrant le sacrifice, nous demandons à Dieu que notre offrande soit portée par son ange en présence de sa gloire sur son autel du ciel ».


Voilà de la haute voltige, digne des plus grands cirques du monde, où les artistes déploient toute leur créativité et leur entraînement et toutes leurs qualités physiques, chacun, toutefois n’étant artiste que dans une seule matière : la gymnastique, les exercices de force, le trapèze, dompter les animaux etc.


Le commentaire du Père Jounel est un bel exercice de voltige multiple, mais il mélange tout (pardonnez-moi mon Père !). On ne peut chasser deux lièvres à la fois. Ce que vous écrivez est très beau, mais n’apporte qu’une grande confusion dans l’esprit du simple fidèle.


Le 29 septembre, qui fêtons-nous, que fêtons-nous : la foule immense des Anges adorateurs ? Que viennent faire alors Gabriel, Michel et Raphaël (dont vous semblez oublier qu’un Livre entier de la Bible lui est consacré, le Livre de Tobie). Michel, Gabriel, et Raphaël se sont « fondus » dans la multitude des Anges, comme une goutte d’eau dans une barrique de vin. Ils sont escamotés, à peine nommés. C’est une confusion grave, car, si la Liturgie de l’Eglise les avait retenus individuellement, et les fêtait, les priait, les invoquait individuellement, cela indiquait avec clarté le rôle personnel que chacun d’eux a auprès des enfants de Dieu, auprès de nous, prêtres et fidèles. Pourquoi, si l’on suit votre « présentation spirituelle », n’avoir pas réuni en une seule et unique fête tous les Anges et les Archanges. Pourquoi avoir maintenu, quelques jours plus tard, la Fête des anges Gardiens ? Le fidèle, que peut-il déduire de la confusion que vous apportez entre Anges et Archanges ? Sont-ils tous des Anges ? Sont-ils tous des Archanges. Qui est Michel, qui est Gabriel, qui est Raphaël ?


C’est pourquoi je persévérerai à présenter, séparément, dans les pages qui suivent, chacun des trois Archanges. Les fidèles doivent les connaître, pour intercéder auprès d’eux et recevoir leur protection et être conduits  par eux, au pied même du trône de la Très Sainte Trinité : Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Rapahël.

(à suivre)


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