Nimrod s’est fait connaître comme romancier, mais il est aussi poète et un conteur. Son dernier livre, L’Or des rivières, rassemble ces deux talents et c’est au fil d’une langue délicatement ciselée, toute en nuances et en images, que nous cheminons aux premières lueurs de l’aube dans des ruelles tchadiennes ocres et grises. Où allons-nous ? Vers la tombe du père et à la rencontre de la mère de l’auteur, en une succession de tableaux vivants qui jettent un voile de nostalgie sur une époque révolue et regrettée, une ombre de bonheur à jamais enfui. A moins qu’il n’ait jamais existé que dans l’imagination d’un enfant contemplatif, toujours en attente d’un départ qu’il sentait inévitable. Par touches suggestives, nous lecteurs devenons nous-mêmes des exilés de retour au pays et c’est sur notre propre tête que la guerre est tombée un jour, nous privant de nos racines et de nos rêves. C’est un enchantement que d’emprunter le chemin de Nimrod et de ce livre court. Trop court, certainement.