J'avais, depuis un petit moment déjà, envie d'aborder ce sujet et c'est finalement le film Eternal Sunshine of the Spotless Sunshine qui m'a décidé à aborder ce sujet ici. C'est étrange de revoir un film qui signifiait tant dans un autre contexte et se rendre compte qu'on ne se souvient plus du contexte, ni même de la signification. J'en avais oublié les tenants, les aboutissants et même la fin, comme quoi...
Après avoir travaillé ces derniers mois autour du thème du couple mais surtout du couple qui se défait, qui se lasse et se délace, je me pose cette question, ô combien existentielle : pourquoi les histoires d'amour finissent mal en général ? Pourquoi ça part en live ? Parfois, toujours,... ? Je veux dire, qu'est ce qui fait qu'à un moment on bascule de l'autre côté, que les choses ne sont plus ce qu'elles étaient ? Est-ce un moment d'ailleurs ? Cela doit se faire petit à petit cette saloperie, comme un cancer qui ronge les entrailles.
Comment passe-t-on de l'étape "je finis les phrases de l'autre" à "il ne va pas la fermer" ? Qu'est-ce qui transforme le vin en eau de boudin ?
Bien qu'un an se soit écoulé, moi je n'en suis toujours qu'aux prémisses de mon histoire, à cet instant de grâce qui vous fait penser que tout ce que vous avez vécu a mené vos pas jusqu'à l'autre. J'en suis aux battements du cœur en entendant ses pas, aux retouches dans le train avant de le retrouver, aux grosses œillères qui m'empêchent de voir d'autres que lui, ambiance teenager culcul la pralinette en fait !
Ce sont les engueulades, l'indifférence et le mépris les prochaines étapes ? C'est un vide plus grand que ce tout qui nous emplissait ?
Parce que, au départ, aussi réservé, cynique ou blasé que l'on soit de l'amour et de ses affres, nous sommes tous les mêmes lorsque nous tombons amoureux. Qui ne s'est pas dit, au début d'une histoire d'amour, que ce qu'il ressentait était si fort que personne d'autre ne pourrait un jour ressentir cette émotion, ce sentiment unique ! Après des décennies de chansons chérie FM, de film de Julia Roberts et de bouquins Arlequin, nous avons bien constaté que nous passions tous par là ! Le grand sentiment d'ivresse, qui emporte, et blablabla.
Rien d'original et encore moins d'unique!
Alors sommes-nous tous amené à subir les mêmes affres ? Comment la violence de cet amour peut-il se transformer en violence tout court et puis en rien, en plus rien du tout...
Six mois passés dans l'antre du mal m'ont permis d'interroger un certain nombre de personne dans cette situation. Tous recherchaient ce "frisson du premier jour", à tomber peut-être à nouveau amoureux. On en conclurait donc que tous ces gens se seraient trompés vingt ans auparavant ?
Je demandais à tous ces hommes et femmes malheureux dans leur mariage s'ils pensaient que leur conjoint(e) avait changé avec les
années ou s'il avait caché sa nature profonde. Ils me répondaient souvent "les deux", comme si on ne connaissait jamais vraiment l'autre.
Ou alors c'est le train-train, les enfants, les factures, les dettes et les repas dominicaux qui vous bouffent le désir, qui détruisent la passion ?
Et moi et moi et moi ? Comment puis-je lutter comme ça ? Lutte-t-on d'ailleurs ?
Cela me fait tellement mal de me dire qu'un jour, celui qui me fait chaque jour mourir de rire me portera sur les nerfs, que je le haïrai peut-être autant que je l'ai aimé.
On se rencontre, on se séduit, on s'aime, si fort, on construit des choses et finalement on s'éloigne, on se détruit, et on ne rêve plus que d'effacer l'autre et notre rencontre avec lui.
Vous me répondrez que tous les couples ne sont pas ainsi. Quel est leur secret ?
J'ai l'impression qu'on aura beau tester l'autre, l'éprouver, le regarder vivre, réagir, nous ne serons jamais certain de n'avoir pas un jour un étranger en face de nous.
Mais peut-être que nous aussi nous changeons... Peut-être que nous confondons désir et amour, surtout à 25 ans. Peut-être que l'homme qui partage nos 25 ans ne doit pas être celui qui partagera nos 45 ans puis nos 65 ans.
Est-ce qu'avec le temps tout s'en va ? Que la mort du désir est irrémédiable ?