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Le square Amadeo, rue Jean-Baptiste Torrilhon

Publié le 29 septembre 2010 par Gaby
Le square Amadeo, rue Jean-Baptiste TorrilhonThe Tallest Man On Earth - The Dreamer

Il y en a plusieurs autour de chez moi. Ces jardins où il fait bon se (re)poser, un bouquin à la main. Il y a le parc Montjuzet bien sûr, sur les hauteurs clermontoises où se présente sans doute la plus belle vue de la ville. Le jardin Lecoq n'est pas très loin non plus, à peine deux ou trois mp3 et on arrive. Les étudiants des facs littéraires aiment s'y promener quand ils n'ont pas cours (c'est à dire tout le temps), et il est agréable de se sentir à la fois dans la nature et au centre-ville. Encore plus près, se trouve le parc de Montjoly et "ses jardins à la française", comme le décrit le site de la ville de Chamalières. Les jardins n'ont pas grand chose d'exceptionnel (ni même de français d'ailleurs), mais j'aime y aller parce qu'en changeant de ville, j'ai l'impression de voyager. Et puis le chemin y menant est bordé de très belles villas, façon XIXème, casino et thermes obligent ... Si j'étais un minimum doué, je crois que j'y passerais du temps à faire des photos, tant les façades ont des choses à raconter.
Finalement, celui que connais le mieux est le square Amadeo. C'est le plus simple de tous, sans doute le plus petit aussi, mais il a le grand avantage de se trouver juste à côté de chez moi. Deux minutes à pied le sépare de mon appartement rue Blatin. Les retraités y promènent leur caniche, les nouveaux-nés y découvrent leur premier automne et moi j'y amène les différentes lectures qui m'accompagne en Septembre.
Des numéros du nouveau format (décevant) des Inrocks, des nouvelles de Salinger et mon dernier "le dernier de". Celui de Houellebecq, parfait à lire dans ce type d'ambiance. Je ne l'ai pas encore fini, mais j'aime déjà beaucoup ce livre. Houellebecq décrit Houellebecq, et je me marre. On sent le côté jouissif que procure cette écriture à l'auteur des Particules élémentaires. Houellebecq emmerde tous les aigris de la vie qui s'amusent à détruire chacun de ses actes, et je les emmerde avec lui. Ce texte n'a sans doute pas la puissance d'Extension du domaine de la lutte, mais son écriture est toujours aussi parfaite et son humour glacial. Houellebecq est fort.
Parfois, quand je discute d'Une vie française, je me revois dans mon petit appartement rue Fontgiève. Et quand j'écoute In Rainbows, je me souviens de l'aéroport Stockholm-Arlanda en juin 2008. Plus tard, sans doute, quand je penserai à La Carte et le Territoire, je me rappellerai du square Amadeo ; des jeunes mères, des feuilles qui tombent, et des petites mamies et leurs manies.

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