Bon, les gens, encore une semaine injustifiée d'absence sans mot des parents because que l'audience ouèbesque me plonge dans un spleen des plus profonds, au point que mon moral bloguesque ressemble aux abysses de la dette grecque : bordel, ça ne commente plus rien, ici, ça ne pleure plus, ça n'exige plus mon retour, ça ne menace plus de se petit-suissider si je ne poste pas, ça ne réclame pas la Pop-Pouffe. Et quand je dis "ça", au risque de te vexer, je parle de toi, audience. Le blog est mort, vive le télégramme (??). Je t'ai mal habitué, c'est ça ? Ou alors n'ai-je pas su prendre le virage du micro-blogging skybloguisé de Fessbouc et Touitteur qui, il faut bien le dire, flingue peu à peu le productivisme forcené de la blogosphère d'il y a 3 ans. Rendez-moi Alekseï Stakhanov !
Comme nous ne sommes pas non plus des chiens (parlons de moi au pluriel, car la schizophrénie, au moins, c'est une vraie ligne éditoriale), mes vacherins, penchons-nous (
Je l'aime bien, moi, Kylie. Elle ne se renouvelle plus beaucoup mais elle a toujours le sens de la mélodie, ce qui est une qualité indispensable quand on bosse dans son créneau de volaillerie musicale. Et pis elle a réussi à faire oublier aux médias, qui crient de nouveau au génie, le semi-gadin de l'album X, certes bien classé à sa sortie en 2007 mais vite retombé dans les limbes des classements par la suite, malgré le matraqué sinegueule 2 Hearts et son successeur In My Arms (les sinegueules suivants n'ayant été que de la chair à promo). Ce qui prouve au moins une chose : même si on ne révolutionne pas la mayonnaise d'un album à l'autre, on peut durer dans ce difficile métier qu'est la Pop-Poufferie. Ce qui constitue un réconfort comme un autre, en ces temps de crise et de précarité. C'est pas demain que la Kylie ira faire des animations à l'hypermarché du coin, en somme. Même si, bon, concrètement, l'album a bien démarré les premières semaines pour plonger au classement aussi sec (
C'est probablement grâce à sa constance, ses choix plutôt cohérents quoique peu audacieux de sinegueules, et aussi, très probablement, grâce à sa classe naturelle. Je m'explique : du haut de ses désormais quarante et quelques piges, la Kylie resplendit. Pas trop botoxée, pas trop figée du smiling, pas trop bouffie non plus : la mini-pouffe australienne assume bien mieux l'outrage du temps que ses consoeurs Meuwahia Carey (gonflée à l'hélium et sourire crispé apparemment coincé depuis 1997) ou Madonna (botoxée à mort et squelettique à force de faire cinq heures de gym par jour et de se nourrir exclusivement d'eau). Si l'on ajoute à cela qu'elle est sympathique et qu'elle joue le jeu de la promo sans trop jouer les divas (du moins en apparence), elle préserve un capital souvent négligé par les chanteuses pop : un capital sympathie.
Si tu es une fille, sois honnête : as-tu déjà été jalouse de Kylie ? L'as-tu déjà détestée, même à l'époque du célèbre mini-short de Spinning Around ? La réponse a de grandes chances d'être non. Parce que, même à sa période la plus over bonnasse, Kylie préservait et assumait les petits défauts qui font son charme (elle est trop petite, elle a tout de même quelques casseroles musicales), tout en construisant sa légende (son come-back de survivante, ses performances visuelles, son côté FAP...) et son personnage invariablement léger et souriant. Comment être jalouse d'une FAP ultime made in disco, bonnasse un peu kitsch qui n'a même pas l'air de chercher à vamper ton mec ?
Sur ce clip Get Outta My Way, Kylie fait un peu de la synthèse de ce qui fait ses clips à succès habituellement : univers très graphique, chorégraphies soignées, pas un danseur hétérosessouel à l'horizon, stylisme situé quelque part entre haute-couture et tapin, mélodie entêtante... et ces fantastiques gants / lampe-torche, je veux les mêmes à Noël.
Si tu souhaites épargner à Kylie une fin de carrière à la manière de Cher, toi aussi, public hétérosexuel, soutiens-la dans son combat pour le maintien de la dance dans nos médias mainstream. Achète son disque. Ou regarde au moins ses