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Publié le 30 septembre 2010 par Plumaplumbum

band energie

Fatigues physique et mentale, bien que d'origines diverses, sont intimement liées. Une simple autopsie de notre environnement physique, de notre mode de vie, suffit dans la plupart des cas à nous éclairer sur notre absence ou non de tonicité. La fatigue psychique quant à elle, de par sa nature subjective, est bien plus difficile à disséquer. Quoi qu'il en soit constatons simplement que la question de l'énergie est cruciale pour notre développement personnel ; indispensable notamment quand il s'agit de réfléchir, tant l'activité cérébrale demande de ressources.

Nos activités, nos rapports aux personnes, aux choses, aux idées, peuvent donc être considérés en terme de « flux d'énergie ».

Depuis quelques temps j'ai pris l'habitude d'aborder le monde de ce point de vue, tirant de cette approche des bénéfices appréciables. La méthode, simplissime, est la suivante: il s'agit de déterminer si l'objet que l’on se propose d’analyser se classe dans la catégorie "énergétique" ou "énergivore", puis dans un deuxième temps de savoir si celui-ci est nécessaire ou non, et enfin agir en conséquence. Si, par exemple, je juge qu'une activité est énergivore et inutile je m'applique à y mettre fin quand bien même son maintient semblerait anodin, mon objectif étant d'éliminer ce qui m'épuise pour investir ailleurs l'énergie ainsi récupérée... Attention, quand je parle d'utilité il faut comprendre que je ne pense pas tant à ce qui m'est biologiquement nécessaire qu'à ce qui est profitable à mon évolution intérieure. Ainsi se rendre à une exposition, philosopher sous les étoiles avec un ami, voir un film, méditer, lire (…), peut d'un point de vue terre-à-terre être considéré comme inutile alors qu'au contraire j'estime cela comme étant essentiel à mon développement, à mon ouverture d'esprit (d'ailleurs dans ce cas il s'agit d'activités énergétiques et non énergivores). Concernant les relations humaines: si, comme à chaque fois, au sortir d'une conversation d'avec X vous vous sentez vidé(e), exténué(e), déprimé(e), alors il est temps de vous poser la question de l'utilité de cette relation. Vous me rétorquerez que parler d'utilité dans ce cas précis est une façon bien froide d'aborder les rapports humains ; mais ce cannibalisme psychique est-il acceptable de la part d'un conjoint, d'un(e) ami(e), d’un(e) collègue, d'un membre de sa famille? La parole peut désamorcer bien des tensions et couper les ponts n'est évidemment que l'ultime recours. Mais si cette personne ne veut toujours rien entendre malgré vos efforts pour lui expliquer qu'elle dévore votre énergie alors l'éloignement est, dans votre intérêt, hautement recommandable. Sauf si bien sûr vous trouvez un avantage "moral" à cette position de martyre... Au contraire si une personne, une activité ou une situation vous donne l'impression de remplir vos batteries alors il ne faut pas hésiter à exploiter le gisement. À condition bien sûr que ce transfert d'énergie ne se fasse pas au détriment de quelqu'un d'autre (la collaboration, l'entraide, la symbiose, sont tout à fait possible et il est temps de mettre fin à la dictature du « manger ou être mangé », vision caricaturale de la nature qui doit son succès à l'avènement de nos sociétés capitalistes)... Je vous laisse le soin de dresser pour vous-même la liste des situations se prêtant à expérience...

Notez bien qu'il ne s’agit pas d’une méthode philosophique, mais plutôt d’un préalable à tout travail de réflexion…

Il est facile de railler les gens peu ouverts d'esprit, peu enclins à méditer, qui se défendent en prétextant un manque de temps quand on les accuse de fainéantise, de déni, d’hypocrisie, etc (j’en sais quelque chose ayant déjà cédé à cette facilité). Ces raisons ne reflètent qu’une partie de la réalité, car il faut bien reconnaître qu'une personne "vidée" ne pourra pas réfléchir avec application, elle n'en aura tout simplement pas la force... Depuis quelques temps mes propres réflexions se sont faites en parallèle de ce grand ménage, faute de quoi je me serais éparpillé dans de multiples directions sans vraiment aller au bout des choses (comme c’était le cas pendant des années), dilapidant mon capital énergie. Suite à ce travail de tri énergétique (ainsi que par convictions) certains de mes proches, me voyant rejeter bons nombres des codes et activités de notre société de consommation, se sont gentiment moqués de mon ascétisme. Amusant mais inexact. L’ascétisme est un rejet de la réalité au profit d’une autre réalité prétendument supérieure et personnellement je n'ai nullement l'intention de délaisser cette terre au profit d'un quelconque arrière-monde. Il s’agit de privilégier la qualité à la quantité (alors que dans notre société de croissance plus = mieux), de profiter de l’essentiel et de se réapproprier son énergie vitale...

Si vous vous sentez concerné(e) par cet article, que vous ne disposez pas de l’énergie nécessaire pour penser le monde avec lucidité, dépassé(e) que vous êtes par les événements, je vous encourage avant toute chose à vous poser la question suivante "ai-je réellement envie de changer cette situation?". En effet vous pourriez très bien être satisfait(e) d'une vie de relative ignorance, rassurante au possible (c’est tout à fait respectable, à condition que vous en soyez conscient(e) et que vous l’assumiez). Dans le cas contraire il va vous falloir faire un peu de ménage. Pas besoin d’être devin pour voir que nous vivons une époque charnière de l’histoire contemporaine, il serait donc dommage de passer à côté par manque d’énergie…


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