Cela faisait longtemps que je n’avais pas si bien dormi. Incroyable comme les chambres d’isolement sont confortables dans ce pays. Je ronronnais comme un Charlie Chaplin emprisonné avec plaisir, lavé, nourri et blanchi dans sa cellule. J’étais plus noirci que blanchi mais qu’importe…
Comment il était bon d’être dans la case prison pour un crime que je n’avais pas commis ! Et puis, étais-je si innocent ? A vrai dire, je commençais même à en douter. Après tout, quelle est la différence entre avoir l’intention de tuer sa petite amie et l’assassiner vraiment ?
Fernanda aurait très bien eu cette fille que je tenais dans mes bras, elle était aussi brune que l’autre était blonde, elle avait les pommettes aussi hautes que l’autre et tous deux, surtout, avaient ce même « signe caractéristique » : un grain de beauté au coin de l’œil gauche.
Etais-je simplement coupable du fait d’avoir ressenti l’ivresse affolée de devoir cacher un cadavre ? Pourquoi en avais-je assumé si rapidement la responsabilité ?
Enfermé entre mes quatre murs, je ne tournais pas rond…