Magazine Humeur

Les premiers chrétiens : les persécutions (5)

Publié le 02 octobre 2010 par Hermas

2. Marc-Aurèle : le christianisme est une folie


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Marc-Aurèle (161-180), empereur philosophe, passa 17 des 19 années de son règne à guerroyer. Dans ses Mémoires, où, chaque nuit, sous la tente militaire, il notait quelques pensées “pour lui-même”, on lit un grand mépris à l’égard du christianisme. Pour Marc-Aurèle, ce dernier constitue une folie, parce qu’il propose aux gens ordinaires, ignorants, une manière de se comporter (fraternité universelle, pardon, sacrifice de soi pour les autres sans attente de retour) que seuls les philosophes comme lui étaient selon lui en mesure de comprendre et de vivre, non sans de longues méditations et disciplines. Dans un rescrit de l’an 176-177, il interdit que des sectaires fanatiques mettent en péril la religion de l’Etat par l'introduction de cultes jusqu'alors inconnus. La situation des chrétiens, toujours difficile, devint plus pénible encore sous son règne.


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Les florissantes communautés d’Asie mineure, fondées par l’Apôtre Paul, furent l’objet, nuit et jour, de vols et de pillages perpétrés par la populace. A Rome, le philosophe Justin et un groupe d'intellectuels chrétiens furent condamnés à mort. La florissante communauté chrétienne de Lyon fut anéantie à la suite d’accusations d'athéisme et d'immoralité. Périrent ainsi sous des tortures raffinées la très jeune Blandine et Ponticus, âgé de quinze ans (1). Les récits qui nous sommes parvenus indiquent que l'opinion publique avait été dressée contre les chrétiens. De grandes calamités publiques [telles que les guerres et la peste] avaient suscité la conviction que les dieux étaient en colère contre Rome. Lorsqu’il fut constaté que les chrétiens étaient absents des cérémonies expiatoires ordonnées par l'empereur, alors la fureur populaire chercha des prétextes pour se jeter sur eux. Cette situation se poursuivit dans les premières années du règne de l'Empereur Commode (161-192), fils de Marc-Aurèle.

(à suivre)

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Notes

(1) Ndt.- C’est alors qu’eut également lieu le martyre de saint Pothin, premier évêque de Lyon, à l’âge de 90 ans, à qui succéda saint Irénée. Nous connaissons les circonstances de cette terrible persécution par une lettre de l’église de Lyon à l’église d’Asie, que cite Eusèbe de Césarée [cf. Histoire ecclésiastique, Prologue 1-4 ; chap. 1-4, Collection “Sources Chrétiennes” n° 41]. Il est impossible, malheureusement, de la citer ici en intégralité. En voici néanmoins les premiers paragraphes, en lesquels on constate notamment que ces chrétiens héroïques et clairvoyants identifiaient parfaitement bien leur véritable ennemi, qui demeure le nôtre, Satan :

« La grandeur de la persécution qui s’est produite ici, la violente colère des païens contre les chrétiens, tout ce qu’ont supporté les bienheureux martyrs, nous ne sommes pas capables de le dire et il n’est pas possible non plus de le décrire en détail. Car c’est avec toutes ses forces que l’Adversaire s’est jeté sur nous, préludant déjà au déchaînement qui marquera son avènement. Il a passé partout, en préparant les siens, en les exerçant d’avance contre les serviteurs de Dieu, de sorte que non seulement nous étions écartés des maisons, des bains, du forum, mais encore on défendait absolument à n’importe lequel d’entre nous de paraître en quelque lieu que ce fût.

« Cependant la grâce de Dieu prit la tête de notre combat : elle mit à l’abri les faibles et rangea face à l’ennemi des piliers solides capables d’attirer sur eux par leur endurance tous les assauts du Malin. Ceux-là marchaient à sa rencontre, en supportant toutes sortes d’outrages et de mauvais traitements. Regardant le tout comme peu de chose, ils se hâtaient vers le Christ et montraient véritablement que “les souffrances du temps présent ne comptent pas au regard de la gloire qui sera révélée pour nous” (Rom. 8, 18).  

« Tout d’abord, ils endurèrent généreusement les sévices que la foule ameutée multipliait contre eux. Hués, frappés, traînés à terre, dépouillés, lapidés, séquestrés, ils subirent tout ce qu’une populace enragée se plaît à infliger à des adversaires et à des ennemis.

« Puis on les fit monter au forum. Interrogés devant le peuple par le tribun et les premiers magistrats de la ville, ils confessèrent leur foi ; ils furent ensuite enfermés dans la prison jusqu’à l’arrivée du légat. Plus tard, ils furent conduits devant le légat, et cet homme usa de toute la cruauté habituelle à notre égard ».

Alliance pour les Droits de la Vie

 Appel européen 
Sauvons l’objection de conscience

Pétition à signer avant le 7 octobre prochain


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