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Hervé

Publié le 03 octobre 2010 par Banalalban

Tout commença par un gros bouton qui me poussa sur le dos.

En-dessous de l'omoplate.

En quelques jours il atteignit des dimensions assez préoccupantes et je me jurais d'aller consulter un médecin dans les plus brefs délais sous peine de le voir encore grossir.

Mes inquiétudes furent néanmoins réévaluées cette nuit du premier contact.


Je fus réveillé par des bruits étranges en provenance de la cuisine au rez-de-chaussée. Après quelques minutes passées dans les draps à écouter attentivement les sons qui me provenaient au travers du plancher, je décidai de me lever, non sans être inquiet par ce que je pouvais découvrir.

Mes premières pensées furent la présence de cambrioleurs.

Je descendis une à une les marches, évoluant en chaussettes dans le but de surprendre le ou les intrus.

Je parvins ainsi jusqu'à la porte de la cuisine et essayai d'y voir quelque chose dans la pénombre. La seule chose que je réussis à distinguer fut deux yeux étranges qui me fixaient, immobiles.

Terrorisé, j'allumais la lumière dans la foulée.

Cette dernière m'aveugla, tant et si bien que je ne réagis pas tout de suite lorsque l'être se jetta sur moi.

À peine puis-je en discerner quelques caractéristiques : la chose était de petite taille _ environ 1m40, entièrement nu, possédait une peau grise, de petites jambes mais de longs bras, une tête disproportionnée en comparaison de sa petite bouche et deux grands yeux en amandes... des yeux d'un noir profond.

La chose réussit à me faire tomber au sol et hurlait tout en essayant de me maintenir par terre.

J'arrivai néanmoins à me dégager en lui assénant un coup de poing sur le visage et l'envoyai valdinguer contre le réfrigérateur.

Je regagnai ma chambre en criant comme un fou, et verrouillai la porte.

L'être gratta toute la nuit et bien sûr je ne dormis pas.

Le lendemain matin, après avoir passé quelques heures à guetter le moindre bruit, j'ouvris et découvrais l'appartement totalement vide.

Je ne prévins pas les autorités persuadé que personne ne me croirait.

Trois mois passèrent ainsi.

Et un soir, tout recommença.

Les bruits au rez-de-chaussée.

L'inquiétude et la terreur.

Plus déterminé que jamais, je regagnai une nouvelle fois la cuisine en chaussettes pour y découvrir non plus une créature mais cinq.

Elles se tenaient toutes autour de la table comme si elles m'attendaient.

Et alors que j'allumais la lumière, elles se jetèrent sur moi mais ne me laissèrent cette fois-ci aucune chance : elles parvinrent à me maintenir fermement sur le sol.

Mes bras, mes jambes, étaient maintenues par terre.

Leurs mains fourrageaient ma peau et passaient sous mes vêtements et je tentais tant bien que mal de me dégager.

Les créatures pesant de tout leur poids, je déposai les armes.

Une d'entre-elles monta sur mon torse et disposa sa tête énorme en face de la mienne.

Et c'est les yeux plongés dans les miens qu'elle m'ordonna : 

"Rendez-nous le chien".

Et répéta : 

"Rendez-nous le chien".

Et c'est alors que je compris.

Je leur rendis le "chien" sans protester.


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