Magazine Humeur

Saint Gabriel Archange (3)

Publié le 03 octobre 2010 par Hermas

Dom Guéranger auquel rien n’échappe de ce qu’il est possible de puiser dans le Mystère de Dieu, souligne la présence constante de l’Archange Gabriel, auprès de Jésus. Il écrit notamment :


« Mais l'heure est venue où la Mère de l'Emmanuel doit donner aux hommes le fruit béni de ses chastes entrailles. La naissance de Jésus s'accomplit dans le mystère et la pauvreté; toutefois, le Ciel ne veut pas que l'enfant de la crèche demeure sans adorateurs. Un Ange apparaît aux bergers des campagnes de Bethléem, et les convoque à l'humble berceau du nouveau-né. Il est accompagné d'un nombre immense d'Esprits célestes qui font entendre les plus ravissants concerts, et chantent: Gloire à Dieu et Paix aux hommes! Quel est cet Ange supérieur qui parle seul aux bergers, et dont les autres Anges forment comme la cour ? De graves docteurs catholiques nous enseignent que cet Ange est Gabriel, qui continue son ministère de messager de la Bonne Nouvelle.


« Enfin, lorsque Jésus, dans le jardin de Gethsémani, à l'heure qui précède sa Passion, éprouve dans son humanité les terreurs du fatal calice, un Ange paraît auprès de lui, non seulement comme témoin de sa cruelle agonie, mais pour fortifier son courage. Quel est cet Ange que le saint Evangile ne nomme pas? De pieux et savants hommes voient encore en lui Gabriel ; et cette pensée est confirmée par un monument liturgique que nous reproduisons ici, et qui est revêtu de l'approbation du Siège Apostolique.


« Tels sont les titres du sublime Archange aux hommages des chrétiens; tels sont les traits par lesquels il justifie son beau nom de Force de Dieu. En effet, Dieu l'a associé à toutes les phases du grand œuvre dans lequel il a manifesté davantage sa puissance : car Jésus-Christ jusque sur la croix est, nous dit l'Apôtre, la force de Dieu( I Corinthiens. I, 24).


« Car, Gabriel intervient à chaque pas, pour lui préparer la voie. Il annonce d'abord l'époque précise de sa venue; dans la plénitude des temps, il vient révéler la naissance du Précurseur ; bientôt il assiste comme témoin céleste au mystère du Verbe fait chair ; à sa voix, les bergers de Bethléem, prémices de l'Eglise, viennent adorer le Fils de Dieu; et lorsque l'humanité de Jésus aux abois doit recevoir le secours d'une main créée , Gabriel se retrouve au Jardin des douleurs , comme il avait paru à Nazareth et à Bethléem.


Honorons donc en lui l'Ange de l'Incarnation, et offrons-lui humblement en ce jour quelques-uns des cantiques que la piété liturgique lui a consacrés. Voici deux Hymnes empruntées au Bréviaire Franciscain.


Ire HYMNE.


Mentibus lœtis jubilemus omnes,
Plectra tangentes fidibus canoris, Inclytus quando Gabriel ab alto Fulget Olympo.

Virginis summæ Paranymphus adest
Hodie nobis, simul Angelorum, Plurimis Christum venerans triumphis, Concio tota.

Principis laudes Gabrielis ergo
Concinat noster chorus, ipse quando est
Unus ex septem, Domino qui adstant
Jussa sequentes.

Nuntius cœli, mediator idem,
Exstat a summis Gabriel ubique Laetus, et mundo reserat secreta Omnipotentis.


Nuntia nobis, Gabriel, precamur,
Pacis aeternae speciale munus, Quo poli tandem teneamus aulam Semper ovantes.

Praestet hoc nobis Deitas beata
Patris, ac Nati, pariterque Sancti Spiritus,  cujus resonat per omnem Gloria mundum. Amen.



D'un cœur joyeux, faisons résonner nos cantiques ; promenons l'archet sur les cordes sonores, à l'heure où Gabriel descend radieux des hauteurs du ciel.

Voici aujourd'hui le Paranymphe de l'auguste Vierge ; il est accompagné de tout le chœur des Anges qui célèbre avec transport les louanges du Christ.

Que notre chœur à nous chante à son tour la louange du prince Gabriel : il est un des sept qui se tiennent devant le Seigneur, prêts à exécuter ses ordres.

Messager du ciel, ambassadeur d'en haut, Gabriel, joyeux de sa mission, descend des demeures célestes ; il veille sur le monde, et lui dévoile les secrets du Tout-Puissant.

Annoncez-nous, ô Gabriel, le don de la paix éternelle, par lequel un jour nous entrerons pleins d'allégresse dans la céleste cour.

Daigne nous accorder cette grâce la divinité à jamais heureuse du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dont la gloire retentit dans le monde tout entier. Amen.


IIe HYMNE.


En noctis medium surgite propere,
Cantemus  Domino jam nova cantica ; Hac hora Gabriel nam fuit omnibus Vitæ nuntius optimus.

Hac hora Dominum Virgineus alvus
Humano  generi protulit ; insuper Devictis pariter funditus hostibus, Victor surgit ab inferis.


Surgentes igitur mitibus invicem
Oremus precibus cœlica Numina : Praesertim   Dominum , qui  dedit Angelum Curam qui gerit hominum.

Quae virtus  hominis promere sufficit,
Quae  mundo   Gabriel munera conferat ? Sanctas hic animas visere Dominum Praesto ducit in aethera.


Te, Princeps igitur inclyte, quæsumus,
Pro nobis  miseris poscito gratiam ; Fac et propitium, qui valet omnia, Nobis ut veniam afferat. Amen.

Il est minuit ; levez-vous à la hâte ; chantons au Seigneur un cantique nouveau ; c'est l'heure où Gabriel fut pour le monde un messager de vie.

C'est aussi l'heure où le sein de la Vierge enfanta le Seigneur, pour le salut des hommes ; c'est l'heure où le Seigneur, ayant terrassé ses ennemis, s'éleva victorieux du tombeau.

A notre lever, offrons d'humbles prières aux Esprits célestes, mais surtout au Seigneur, qui nous a donné son Ange pour avoir soin de nous tous.

L'esprit de l'homme pourrait-il raconter les bienfaits que Gabriel ne cesse de répandre sur le monde ? C'est lui qui, conducteur des âmes, les introduit auprès du Seigneur pour contempler sa gloire.

Daignez donc, ô Prince admirable, obtenir grâce pour nous , malheureux ; rendez-nous propice celui qui peut tout ; obtenez qu'il nous pardonne. Amen.


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