Je suis persuadée que tout le monde est comme moi : une courbe zigzagante encombrée de courants et de tourbillons dévastateurs, de chutes et de cascades, d’eaux cristallines autant que brouillées. Comme moi imparfaite qui avance et recule et qui tourne en rond, tout sauf une belle ligne droite dans sa carrière, ses publications et sa vie.
Je suis la somme de toutes mes contradictions, je suis chaque jour différente, meilleure et pire que la veille ou que le lendemain. Et à trente ans, ai-je vraiment écrit des mots différents de ceux d’aujourd’hui, au double de cet âge?
Si long le chemin quand il est parsemé de côtes et de retours, quand il est construit d’arrêts à chaque porte de l’autre.
Si court le chemin quand on regarde la route parcourue et le temps qu’on y a mis pour avancer d’à peine quelques pas.
Et tant pis si ce texte n’est pas très langage Internet, ou qui dévie des habituels sujets proposés sur ce blogue, à savoir l’écriture de l’une ou la peinture de l’autre. Disons que cette capsule de réflexion me fut inspirée par mes lectures du moment : L’Étreinte des vents qui vogue allègrement dans la philosophie, sans personnages autres que le « je » et le « on », pas de dialogue, mes préférés et sans étiquette de roman ou de récit et aussi la lecture des Larmes de saint Laurent qui déroge lui aussi des règles établies pour mon plus grand bonheur.
Si quelqu’un veut du style web, qu’il lise Stéphanie Hétu.
(photo prise par l'auteure d'une rivière dans la région de Lac-Saint-Jean)