Carmen

Publié le 04 octobre 2010 par Papote

Je vous l'avais dit, hier, je suis allée à l'opéra voir "Carmen" de Georges Bizet.
Oui, on l'a entendu, ré-entendu. Les airs sont connus, archi-connus et ils sont même galvaudés mais j'avais envie de redécouvrir Carmen en tant qu'opéra en le  nettoyant de tous ces parasites.
Et, franchement, je suis ravie de l'avoir fait !
La mise en scène dépoussière l'histoire de Prosper Mérimée et le livret de Bizet, sans les dénaturer.
Un décor entre Guantanamo et la frontière américano-mexicaine.
Une Carmen d'une sensualité sublime sans jamais tomber dans la vulgarité allumeuse dont on l'affuble trop régulièrement, débarrassée de surcroît de la trop récurrente robe espagnole.
Une Carmen qui tient plus de la danseuse de salsa cubaine en rangers que de la danseuse de flamenco d'opérette et ça donne une autre dimension à cette héroïne emblématique de la féminité absolue !
Une garde montante irrévérencieuse, gamine et lumineuse.
Des décors de tôles ondulées, de barbelés et de grillages qui auraient pu m'inquiéter (non, je ne suis pas du tout méfiante depuis "La Flûte Enchantée"... Non, non, non) et qui renouvelle la vision de l'histoire.

Comment dire, de tous les derniers opéras que j'ai vus, ce n'est sans doute pas le plus brillant, le plus exceptionnel techniquement parlant (attention, je ne crache pas dans la soupe non plus, les voix sont toujours de qualité supérieure et l'orchestre de l'ONBA est toujours aussi virtuose mais il n'y avait rien qui se détachait pour en faire ce qui rend un spectacle unique, extraordinaire si ce n'est la mise en scène) et, pourtant, ça faisait des années que je n'avais pas été autant prise dans une histoire, dans l'émotion des personnages et de l'histoire.
Alors, quand Don José tue Carmen, j'ai fondu en larmes...
Et ce n'est pas la beauté de la musique à ce moment-là (non parce qu'il y a des airs qui me flanquent l'émotion à fleur de peau, au hasard "Toréador, prends garde" ou "La garde montante"), c'était vraiment  l'intensité dramatique de la scène...
Et puis, pour une fois que c'est le jeune premier qui est à tarter (pas le ténor, le rôle) et pas la jeune première naïve et tremblante. C'est bon !
Allez, zou, laaaaa-la-la-la-la-la-laaaaaa-la-la !

A bientôt !

La Papote

PS : Je ne peux même pas vous encourager à y aller car c'est complet de chez complet et ils vendent même des places sans visibilité... D'ailleurs, faut que je leur fasse un mail, moi...