Bande passante
Mener une vie de bohème
En jetant quelqu’ graines qu’on sème
Noir tableau sur lequel ma craie
Fait crisser la clé dans le pêne
Comme l’avion dans un ciel de traîne
Rappelant qu’on nous a aimées…
Dans le champ de moutons qu’on voit paître
Ou dans l’œil de l’agneau qu’on voit naître
On ne retient que l’envie
De l’voir finir en brochettes
Tout finit par partir en sucette
S’ rassembler autour d’un méchoui….
C’est un bien curieux paysage
Dessinant un narquois balisage
Dans lequel on se donne la main
Dans l’espoir majeur de s’voir rendre
Un peu plus qu’un léger goût de cendre
Qu’il ne reste que le lendemain….
Le mond’ virtuel plein de surprises
Qui, malsain, entêtant nous dégrise
Il s’agit de jouer à faire semblant
Celui-là se montre poli
Tel autre vous a trouvée jolie
Mal armée de prétendants ….
Du concept qu’ils ont conçu
Vous donnant le statut de tissu
Qu’il faut coudre chaque matin
Pour que de vous on se souvienne
Que vous étiez la souveraine
De ce nouveau mont palatin
Rien à dire mais susciter l’envie
Renchérir, commenter à l’envi
S’esclaffer sur nos bévues
S’efforcer en vain de comprendre
On est là juste pour nous détendre
Après tout on ne s’est jamais vus…
L’outil déjà en désuétude
Adopté en vertu d’l’habitude
De bénir ou pir’ de s’abstenir
Etre une bonne communicante
Fair’son trou dans la bande passante
N’est-il pas beau notre avenir ?