C’est la nuit, faisons un tour dans la maison pendant que ses occupants dorment. On remarquera que la table du petit déjeuner est dressée : petites assiettes, couteaux, cuillères et corbeille de pain déjà prête à accueillir les tartines chaudes. Tant d’ordre ménager et de prévision nous effrayeront peut-être. Derrière, nous y devinons la main d’Inès…
Le jour se lève maintenant. Il est 5h30, Laurent est déjà debout, dans les odeurs de café et les débats radiophoniques de l’aurore. Il fait partie des gens qui se lèvent tôt et auxquels le monde et le dernier étage des bureaux appartiennent. Puis ce sont les ados, Simon et Aurore, qui le suivent, selon les jours, bruyants ou mal réveillés. Dans tous les cas, ils attaquent avec férocité le kouglof préparé par leur mère la veille ou les trois sortes de brioches grillées. Ils laissent royalement choir leurs détritus sur place. Ce n’est pas grave, Maria, la femme de ménage malgache, s’en occupera tout à l’heure.
Etrange tout de même ce matin, Inès n’est pas venue petit-déjeuner ni avec son mari ni avec ses enfants. Ce n’est pas son habitude de ne pas les accompagner en début de journée. Que fait-elle ?
Elle dort encore ? Non, elle est dans la salle de bain, elle se contemple nue dans le miroir et traque ses poils, ses rides et ses défauts. Elle se prépare à retourner à la piscine, seule cette fois-ci…