César

Publié le 07 octobre 2010 par Banalalban

"Libère-nous ! Délivre-nous du châle

Protège maman

Protège papa

Les éperons et les chaînes des esclaves

Que ton son donne un bon blé dans les près carminés

Que les prisonniers s'amarrent et crèvent

Que les reines vaines

Sur la terre comme au ciel

Fais-nous meilleurs

Rends-nous fiers

Tue le flic

Parfais le monde

À ton image

Et pardonne-nous nos offrandes

Comme nous en donneront aussi 

La gousse notamment

À ceux que nous adorons encore

Amène-toi

Nous ne pouvons tolérer plus-avant cette expectative".

_ Pourquoi les prières changent-elles ? _ Parce que rien n'est plus gravé dans le marbre comme auparavant. Rien n'est plus immuable, rien n'est plus moral, rien n'est plus inscrit dans rien.


_ Pourquoi les prières s'avèrent-elles inefficaces ? _ Parce que le monde a changé, ses valeurs aussi. Nous en avons fait autre chose. Nous avons débâti ce qui avait été construit par d'autres, déterré ce qui avait été enfoui. Il n'existe plus de piliers. Aucun repère. Pas de phare. La vie dans cette partie du monde détruit n'est plus la vie telle que nos ancêtres la connaissaient.

Je relis les textes révolutionnaires d'Avempace, l'un des seuls livres que j'ai réussi à sauver. J'y découvre une belle prière qui ressemble de loin à celle, officielle et transmise au delà des générations, que j'ai retranscrite plus haut. J'y découvre des valeurs, des illusions qu'il nous faudrait sans doute excaver de nouveau, mais je ne sais pas si nous sommes vraiment prêts pour ça. Pour nous projeter. Pour y croire un peu et croire tout simplement. 

Avempace dit quelque chose de très beau.

Sur la religion et la politique.

J'ai noté cette phrase sur un morceau de papier que j'ai ensuite caché dans une des fissures du mur.

Lorsque je suis seul, je la relis, pour être bien sûr de la comprendre.

Il est question d'une humanité à l'étroit, et du ciel, infini.

Je la connais par cœur.


_ Pourquoi les prières sont désormais illusoires ? _ Parce que nous avons tout sabordé, jusqu'à nos croyances, nos chimères, nos utopies. Nous ne croyons désormais en rien car nous avons démoli notre avenir.

Et dans un monde tel quel, rien n'existe plus en guise d'espoir, pas même Dieu.