François

Publié le 07 octobre 2010 par Fibula
L’arrivée au lycée*, jamais facile.
Transition souvent brutale entre la 3ème au collège et la première plus spécialisée, la seconde est une année fourre-tout, témoin de nombreuses transformations.
Je ne correspondais pas vraiment à la norme de mes petits camarades, aujourd’hui j’en suis heureuse mais à l’époque, je faisais plutôt figure d’intello fourrée dans ses livres. Je ne caressais pas non plus de grands rêves ambitieux – genre mariée, deux enfants, vétérinaire – car le concept de « vie réussie » me paraissait flou (et c'est toujours le cas). En bref, je me faisais tranquillement ma place dans la société, un peu hors norme mais pas tout à fait non plus.
Et puis, il y a eu François, grande gigue, qui en doublant sa seconde, s’est retrouvé dans ma classe. François, qui était un peu mon pendant masculin.
François fut à ce moment là mon guide dans un environnement difficile à apprivoiser, lui qui connaissait déjà les lieux.
Nous caressions les mêmes rêves d’écriture, les mêmes envies musicales. Nous voilà aujourd’hui réunis, 15 ans plus tard, dans cet espace libre, dans lequel nous parlons de nos lectures, mais qui ne demande peut-être qu’à évoluer. Nous verrons avec le temps vers quoi nous nous dirigerons, mais pour le moment, je suis heureuse de démarrer cette collaboration transatlantique et de retrouver mon vieil ami à travers ce que nous aimons le plus ou presque l’un et l’autre, les mots.
* On va au lycée, en France, quand on a 15 ans. On entre en seconde, puis en première, puis en terminale (et là on passe le baccalauréat, tout à la fin du secondaire). Après c'est l'université.
En écrivant ceci, j'écoute Antony & the Johnsons, Swanlights (Rough Trade, 2010)