Les premiers chrétiens : les persécutions (7)

Publié le 08 octobre 2010 par Hermas

5. Les premières réactions des chrétiens aux polémiques anti-chrétiennes


Pendant des décennies, les chrétiens sont restés relativement muets. Ils se sont répandus par une force silencieuse sous les interdictions, opposant l’amour et le martyre aux accusations les plus infâmantes. C’est à partir du deuxième siècle que leurs premiers apologistes [Justin (1), Athénagore (2), Tatien le syrien (3)] commencent à nier ces accusations, sur le fondement de l’évidence des faits, et à tenter d’exprimer leur foi, née en terre sémitique et confiée à des “narrateurs”, en des termes culturellement acceptables pour un monde imprégné de philosophie gréco-romaine.

Les “briques” bien assemblées du message de Jésus-Christ commencèrent alors à être organisées en une structure architecturale susceptible d’être respectée des grecs et des romains. Tertullien (4) en Occident et Origène en Orient (au 3ème siècle) donnèrent une forme systèmatique et imposante à toute la “sagesse chrétienne”.

(à suivre)

__________

Notes

(1) Ndt.- Saint Justin de Naplouse, dit “le martyr” ou “le philosophe”. Né dans le paganisme, il se convertit à Ephèse vers l’an 130. Philosophe, disciple de Platon, il fonda à Rome une école pour enseigner la foi et sa conformité à la raison. Son oeuvre majeure est le “Dialogue avec Triphon”, qui a donné lieu à une belle réédition critique en 2004 aux Editions Saint-Paul (Fribourg) par Philippe Bobichon.

(2) Ndt.- Athénagore ou Athénagoras, philosophe platonicien, converti à la lecture des écrits chrétiens qu’il entendait réfuter, est connu pour deux ouvrages : une lettre à Marce-Aurèle pour demander tolérance à l’égard des chrétiens, et un traité sur la résurrection.

(3) Ndt.- Personnage excessif, considéré comme un vaniteux et un hérétique notamment par saint Irénée, Tatien est connu pour être l’auteur de la première concordance des Evangiles, appelée le “Diatessaron”.

(4) Ndt.- Né à Carthage vers 160, de langue latine, fin juriste [il fut un temps avocat à Rome], brillant, mort vers 220 dans sa ville natale, Tertullien est compté parmi les plus grands apologètes et polémistes que l’Eglise ait connus. Son rigorisme le conduisit cependant à rejoindre le montanisme [hérésie gnostique] à la fin de sa vie, en lequel il se fit chef de secte [image ci-contre].