Comment gâcher son week-end ?

Marre de passer des week-end en amoureux à se prélasser en regardant des bons films en VOD ? Ras-le-bol des potes sympas, des cocktails et des bonnes soirées ? Mon expérience récente va peut-être vous être utile ! Voici mes conseils pour looser dès le vendredi et déprimer jusqu’au lundi.

Disputez-vous avec votre mec (ou votre nana) dès le vendredi soir, 19h, à son retour de travail afin d’éviter le moindre instant de retrouvailles de bonheur. Attaquez-le dès son premier pas dans l’appart. Reprochez-lui des choses lourdes, des comportements profonds, des manies indécrottables. Titillez-le sur des sujets tabous, critiquez ses fringues, son poids, sa culture générale, sa cuisine et même son haleine. Rendez-le jaloux, rendez-le hargneux, faites monter la bête féroce en lui. Ça y est ? Vous êtes embrouillés pour de bon ? Vous pouvez commencer votre week-end merdique.

Samedi matin. Commencez dès le réveil à faire le ménage pour vous mettre en jambe. Le nez dans la merde et dans l’odeur putride de la vaisselle, vous êtes de bonne humeur. Lorsque votre cher et tendre se réveille, annoncez lui que vous partez revivre chez vous quelque temps, pour calmer les choses. Normalement, il claquera la porte avant son café et vous ne le reverrez plus jusqu’au soir.

Mission accomplie ? Vous vous retrouvez seul (e) à errer dans les rues de Paris, à envoyer des textos sans réponse pour récupérer le tout. Marre. Il se met à pleuvoir.

Samedi soir. Votre frigo est vide. Surtout ne faites pas les courses. Grignotez le bout de pain rassis et faites-vous des pâtes avec une sauce ouverte il y a 8 jours.

Samedi soir encore. Vous êtes malade à cause de la sauce leader price et vous passez votre nuit en compagnie de Lotus, première fraîcheur.

Dimanche matin. Votre mec ou votre nana est revenu. Pour tenter de sauver l’ambiance, vous partez bruncher. Arrivés devant le resto (que vous aviez cherché sur internet pour un super rapport qualité-prix parce qu’en ce moment vous êtes fauché), il est fermé depuis deux mois. Et il se met à pleuvoir.

Dimanche après-midi. Vous voulez faire la seule expo en plein air de tout Paris parce que dans Vogue ils ont dit que c’était IN-CON-TOUR-NA-BLE. Vous avez de la chance, il y a un rayon de soleil. Vous vous rendez sur l’expo. Vous arrivez ravis, et il se remet à pleuvoir. Vous ne voyez pas l’expo.

Vous rentrez chez vous, trempés. Chouette il y a un superbe meuble en bas de votre immeuble, on dirait qu’il part direct aux poubelles ! Vous sautez dessus et le remontez dans votre appart en pensant qu’il y a enfin une justice sur terre et qu’il serait sublime dans votre chambre. Vous avez envie de coller des feuilles d’or dessus parce que c’est trop bien la déco et vous vous mettez tout de suite aux travaux pratiques : gant, colle et sous-couche de peinture.

Après la première sous-couche, votre sonnette retentit. C’est le voisin qui déménageait.

Vous faites semblant tout l’après-midi de ne pas être chez vous en tentant de trouver une solution pour ne pas être sujet à une pétition dans l’immeuble. Vous vivez la lumière éteinte, sans musique, et rampez sur votre sol. Votre chat vous regarde bizarre. Et le voisin sonne toutes les trois minutes.

Dimanche soir, vous avez vu qu’en grattant avec votre ongle, la sous-couche s’en va. Vous transportez le meuble dans votre baignoire et grattez sous l’eau chaude. Le tout, dans le silence le plus profond.

Votre voisin sonne à nouveau, vous ouvrez et lui rendez le meuble. Plus lustré tu meurs. Il vous regarde avec haine et pitié. Vous lui offrez une bouteille de vin.

Vous décidez de regarder un film pour tenter de vous détendre. Vous choisissez un film qui a l’air cool comme ça de loin, l’affiche est belle. Vous vous rendez compte qu’il parle de l’excision des fillettes de 3 ans en Ethiopie. Vous avez envie de vomir.

Dimanche minuit. L’heure de se coucher. Vous sautez dans votre lit, las. Le chat a pissé sur votre couette. Bonne nuit.