Stéphanie du blog photobychouquette nous raconte la naissance de Nolan le 26 février à 18h30

Publié le 09 octobre 2010 par Madameparle

Cette semaine c’est au tour de Chouquette alias Stéphanie de nous raconter la naissance de son fils! Si vous souhaitez faire un tour sur son blog c’est pas ici!

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Cela fait des jours entiers que j’implore pour que tu naisses enfin, je pense être la seule femme de la Création qui n’accouchera pas.
Pourtant le terme est seulement dans une semaine, le 05 mars 2006, mais je n’en peux plus, je ne peux plus marcher. Vite, il faut que tu arrives.


Dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 février, je ne dors pas, impossible, j’ai mal au ventre, une douleur qui revient sans cesse. C’est quoi ? Je ne sais pas. Des contractions ? Ca m’étonnerait. C’est régulier pourtant. Non ca ne peut pas être ca, mon ventre ne se durcit pas, et c’est bien trop espacé.
J’arrive enfin à m’endormir. Enfin dormir, c’est un bien grand mot. Je suis tiraillée toutes les 20 minutes, je me réveille, je me rendors, je me réveille. A un moment j’ai envie de pleurer : « S’il vous plait, laissez moi dormir, mon fils va naitre et après je ne pourrais plus ! »

Le samedi matin, le 25 donc, je descends vers 06h pour me mettre devant la télé, ton papa dort encore. Je ne vais pas le réveiller alors que je ne sais même pas ce que j’ai.
Je me tort de plus en plus. Mais qu’est ce qui se passe ?
Vers 10h, Papa se réveille, il descend et me voit, il sait que j’ai mal, vu la tête que je fais. Il me dit que ca doit être toi qui vient. Il veut que l’on aille à la clinique, on ne sait jamais. J’insiste pour prendre une douche et manger un petit truc. Pendant ce temps la il met les valises dans la voiture.
Tu sais, à ce moment la, j’ai envie de pleurer, j’ai l’impression que je vais enfin te voir, ON va enfin te voir.

C’est parti, il est 10h30, en route vers la maternité. Nous nous garons tant bien que mal, il faudrait qu’ils pensent à agrandir le parking ici, il n’y a jamais de places.
Nous traversons ce couloir qui mène à l’ascenseur, il n’a jamais parut si long, mon Dieu ce qu’il est long !!!
L’ascenseur arrive, nous montons, nous arrivons à l’étage de la mater. Il n’y a personne ici ? Youyou, il y a quelqu’un ? Je crois que j’accouche !!! Vite !!!
Enfin une dame vient. Elle est habillée en vert, c’est qui ? Une sage femme ? Une puéricultrice ? Une infirmière ??? Je ne sais.
Elle nous donne les chaussons, la blouse, nous les mettons tant bien que mal, enfin surtout moi. Ton papa m’aide car j’ai du mal à mettre mes chaussette en temps normal alors là, leurs chaussons, je ne t’explique pas !
Elle nous dit d’aller dans la salle du fond, tout au fond du couloir, mais pourquoi ils font des couloirs si longs ? Purée, ce n’est pas possible la voilà qui se met à courir. Ah non elle ne court pas ? Ah c’est moi qui ai du mal à marcher ? Peut être !

Bon nous nous installons, ENFIN, dans la salle de travail. Elle m’installe le monitoring. Oh ! Hey ! mais c’est toi que j’entends la, le son le plus mélodieux que je n’ai jamais entendu ! Oh la la, c’est pas possible. C’est trop beau. Baisser le son ? QUOI ???? Ca va pas la tête. Non je n’ai pas sommeil, non je ne veux pas qu’on baisse, qu’on l’augmente plutôt oui !

Voilà, la dame en vert était donc une infirmière. Elle me dit que ce sont bien des contractions. Elle m’ausculte. Hey oh, allez-y doucement s’il vous plait, ca fait un peu mal quand même. Col à 2. Oui je sais ca fait 3 semaines qu’il est à 2.
Elle part en disant qu’elle revient avec une sage femme. Nous sommes seuls, nous n’avons pas trop envie de parler, je sens que je vais pleurer sinon, et puis ca va mieux, on parle doucement, nous somme tous seuls dans cette grande pièce.

La sage femme arrive, elle vérifie mon col, elle au moins elle est douce, je n’ai pas mal. Col à 3. Je lui dis qu’il y a 5 minutes il était à 2, elle me dit que ca avance. Mais vu la taille des doigts de l’infirmière et ceux de la sage femme, je pense plutôt que ca ne bouge pas.

Quelques heures d’attente dans cette salle, chaude, il fait chaud ici, pfff, 38°C, pour éviter le choc thermique nous dit-on. Heureusement qu’on a le brumisateur. Ca fait du bien. Seulement, moi, avec mes contractions, l’air chaud qui m’arrive sur le visage, je ne me sens pas bien du tout, je vois des étoiles, mes oreilles bourdonnent, je vais tomber dans les pommes, je le sais, je le sens. Je le dis a ton papa, juste avant de m’évanouir, il a super peur, il rentre dans la salle d’à côté, une femme accouche, il dit de venir vite. La sage femme arrive et je reviens à moi doucement, elle me met sur le côté, je ne supporte pas d’être sur le dos en fait. Voilà, ca va beaucoup mieux. Ton papa, m’avoue ensuite qu’il a eu vraiment très très peur, parce qu’en plus, le son du monitoring était bizarre, en fait tu n’as pas trop supporter ce petit malaise et ta tension a baissé, mais elle est vite remontée.

Vers 12h, quelqu’un me dit qu’on va aller dans notre chambre. Ca ne sert à rien de rester là, et puis de toute façon, je ne sors pas, je reste, on ne sait jamais. Merci les cliniques privées, pleines de places et qui sont prêtes à tout pour facturer une nuit de plus…

Ton papa va faire les démarches d’inscription pour la chambre, le téléphone, la télé. Pendant ce temps, une infirmière vient me demander ce que je veux pour manger ce midi. Un repas léger. Tu parles !!! Autant ne rien donner. Une biscotte et un potage, punaise !

Ouf, ton papa revient, je lui dit qu’il peut aller à la maison pour manger quelque chose, sortir le chien, et prévenir ses parents si il veut. Moi j’appelle les miens, mamie arrive avec tonton Loïc. Je ne suis donc pas seule, ton papa peut partir.
Je suis toujours sous monitoring, du coup je n’ai pas le droit de bouger comme je veux sinon le capteur tombe. Ah la poisse, c’est bien de bouger quand une contraction arrive.
Enfin ca va mieux car les contractions s’espacent de plus en plus. Une toute les heures à peu près. J’aurais quand même préféré que ca s’accélère mais bon, au moins je n’ai plus trop mal.

Ton papa revient, il est 15h à peu près. Toujours pas d’avancement, une sage femme vient de temps en temps vérifier le col, mais rien ne bouge. On appelle mon gynéco, Dr Debuc, il vient en fin d’après midi et me dit qu’il préfère que je reste là, au cas où.

Le soir, enfin, à 18h30, j’ai droit à un repas normal, j’ai dit normal ? Enfin je voulais dire, un repas de clinique quoi !

Mamie s’en va, Loïc avec et ton papa reste avec moi bien sur, avec nous. On discute, je sens que les contractions reviennent. Il est 23h. Il est obligé de partir, il ne peut pas passer la nuit ici, et de toute façon il y a le chien et le chat à la maison.
Je me retrouve donc seule, il n’y a rien à la télé, un samedi soir, le grand cabaret sur la 2, les Césars sur Canal, je regarde canal.
Ton papa va chez papi et mamie. Tata Virginie est arrivée, Loïc est la aussi. Ils m’appellent, ils me narguent en disant qu’ils mangent une tartiflette. Sympa la famille… ils trinquent en notre honneur, je rêve !!!

Bon la il est bientôt 2h, nous sommes le samedi 26 février 2006, je vais peut être dormir un peu, enfin essayer, car les contractions sont revenues de plus belles. Elles n’arrêtent pas de la nuit. Je passe la même nuit que la veille. Horrible.

A 6h, une sage femme vient me voir, le col n’a pas bougé, toujours à 2, elle me donne un médicament pour que j’ai moins mal mais pour ne pas ralentir le travail. Ca ne fait pas grand chose à vrai dire.

Papa arrive, je ne sais plus trop à quelle heure, 10h je crois. Le gynéco suit de près. Il me dit que le travail ne fait pas avancer grand chose, c’est ce que l’on appelle un faux travail. Il me dit donc que l’on va aider le travail à l’aide d’une perfusion d’ocytocine : l’hormone qui permet d’avoir des contractions. Lui il est occupé en ce dimanche 26 février, son fils a une compétition de natation dans le 93. Il me dit donc qu’on va mettre la perf vers 15h00 et que lui sera la vers 22h, ca nous laisse largement le temps.

A 14h30, la sage femme me demande de retourner en salle de travail pour que l’on me pose la perfusion. Nous y allons. J’ai hâte, je me dis que ce soir tu seras dans mes bras. J’ai hâte !!! Je me déshabille, je mets la blouse bleue. A l’envers ? Ok je la retourne.
Alors, la une infirmière vient. Elle me pose la perfusion, enfin elle essaye, elle me charcute la main. J’ai super mal, ca fait vraiment super mal dans la main. Et de deux, je refais un malaise. Ba oui mais bon, il fait chaud, j’ai toujours cet air chaud sur le visage, je n’ai pas le droit de boire (heureusement qu’il y a le brumisateur) et elle me fait super mal. Elle me prend, me retourne sur le côté et m’engueule, non mais ca, c’est bon ! Je fais pas exprès. Elle me dit que ce n’est pas bon pour toi, ta tension baisse à chaque fois et tu n’aimes pas ca. Peut être que tu as peur en fait !
Voilà, il est 15h, la perf est posée. Une sage femme vient régulièrement pour vérifier le col. Il est à 3, c’est bien Madame, ca avance.
Une demi-heure plus tard il est à 4. On me demande si je veux la péri, pour l’instant ca va, je gère, j’ai pas encore trop mal. Très bien, on va donc vous percer la poche des eaux. Ok, allez y ! Waou, ca fait du bien, ca coule, c’est tout chaud. C’est marrant, j’ai l’impression qu’on me vide le ventre. Ca fait vraiment une drole de sensation.
OK OK OK, une contraction arrive, mon Dieu, vite appelez l’anesthésiste. Viiiiiiiiiiiiite ! Oh la vache, ca fait trop mal c’est pas possible. Je me mets sur le ventre, enfin j’essaie, je grimpe sur le dossier de la table, je me mets sur le coté, je broie la main de ton père, il a mal pour moi d’ailleurs, il n’ose rien dire. Heureusement la sage femme me dit qu’elle l’avait appelé de toute facon. Hihihi, elle est merveilleuse.

L’anesthésiste arrive, elle a mon dossier dans la main et dit, la malheureuse, que ca ne marchera surement pas vu le dossier. Non mais ca va pas de dire ca, « y a intérêt que ca fonctionne, vous avez pas le choix la ».
Bon elle me fait la piqure pour anesthésier l’endroit ou elle va faire la péri. Ne bougez pas Madame. Euh oui mais la je peux pas rester comme ca, j’ai une contr……….action ! Allez y.

Elle pose la péri, et la, 10 minutes et 2 contractions plus tard, oufffff, je ne sens plus rien, enfin si, je sens tout, mais je n’ai pas mal, c’est quoi ? C’est de la magie ? Vous êtes magicienne c’est ca ? Elle installe les doses de rab pour la péri et s’en va. Au revoir Madame, ca fera 250€, enfin elle ne me le dit pas mais c’est presque ca en fait. C’est pas grave, ca fait tellement de bien. Je m’endors, pendant 2 heures apparemment. Ton papa est resté près de moi.

Alors la je me réveille, il est 17h30. Je sens quelque chose, les contractions s’accélèrent. J’ai une envie de pousser soudaine, purée, je ne crois pas que ca soit le moment, mon col est toujours à 4. La sage femme revient, je lui dit que j’ai envie de pousser, elle me dit qu’il faut que je me retienne, ce n’est pas le moment. Ba moi je vous dis qu’il arrive, j’ai envie de pousser et je ne peux pas me retenir. Ok elle regarde mon col. Il est à 9. Viiiiiiiiite appelez le gynéco de garde. Le Dr Debuc ne pourra pas être la à temps.
Tout s’accélère autour de moi. Ton papa et moi ne comprenons pas vraiment ce qui nous arrive. La puéricultrice arrive, le gynéco, la sage femme est toujours la. On me met les étriers, allez, levez votre jambe. Je ne peux pas lever la jambe seule jusque la donc elle m’aide. On me dit d’avancer, encore, encore, encore, je vais tomber la, non non encore. Voilà c’est bon.
J’ai super chaud la, je me sens pas bien, oh non je vais retomber dans les pommes, vite. On m’asperge avec le brumi (mon 3eme meilleur ami, après le gynéco et l’anesthésiste !). Ca va mieux, ouf je ne me suis pas évanouie.

Il est 18h. Tout est en place. On me dit d’attendre la prochaine contraction et de pousser. Sauf que je ne sais pas comment on fait pour pousser. Comme si j’allais aux toilettes ? J’expire en même temps ? Ba je n’ai pas pu faire de cours de préparation forcement, tu as fait des tiennes assez rapidement en fait.
La sage femme me dit de pousser. Déjà ? Je pousse et souffle en même temps. NON NON NON, ce n’est pas comme ca. Le gynéco me montre. Je respire, je garde l’air, je m’accroche aux poignées et hop, je pouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuusse.
Pfff c’est dur quand même.
Bizarrement, c’est très calme dans la salle, ah oui, j’ai oublié de te dire, ton papa filme.
Tout le monde parle calmement, doucement, ca fait du bien.
Allez hop on y retourner, poussssssssssssssssssssssssssssssssssssez !
Encore une et les forceps arrive sinon tu vas manquer d’air. Tu as le cordon en double circulaire (autour du cou deux fois) et tu commences à faiblir.
Encore une, allez je pousse de toutes mes forces, j’ai peur pour toi. Je ne m’arrête pas. Le gynéco me dit stop. Il prend les forceps, dis donc c’est grand ces machins la ! Une dernière contractions, et hop tu sors. On voit ta tête, ton cou, stop, il faut arrêter de pousser pour dégager le cordon. Je recommence.

Il est 18h30. Tu arrives, on me dit de m’asseoir pour t’attraper mais je ne comprends pas trop ce qui m’arrive. Je n’arrive pas à temps et tu es déjà sorti. Tu es là. Ca y est ! Tu ne pleures pas tout de suite. Ton papa coupe le cordon mais sans vraiment savoir ce qu’il fait je crois. C’est un garçon, oui je sais. J’ai peur, tu ne pleures pas. Ah ca y est, tu cries. On te met sur moi, purée ce que tu es petit, tu es tout bleu, j’ai un peu peur. Peur que tu ailles mal, peur de te lâcher, que tu tombes…
On t’emmène déjà pour les soins car tu as bu la tasse en arrivant, tu as manqué d’air il te faut de l’oxygène.

Ton papa est parti avec toi, c’était sa mission, ma plus grande peur était que l’on ne t’échange. Mais bon, tu as un joli, magnifique, grain de beauté sur le front, on ne peut pas te perdre, tu es le plus beau.

Pendant tes soins, le gynéco fini son travail, il me masse le ventre doucement pour faire sortir le placenta, ce que l’on appelle la délivrance, et bien maintenant je comprends pourquoi, c’est énorme ce truc, ca fait du bien quand ca sort. Le gynéco me le montre, m’explique ou tu étais etc… Ensuite il recoud. Et la, horreur, la péri ne fait plus effet. Oh la vache, 4 points, ca fait mal, c’est long et je crois que je suis un tantinet vulgaire. Je m’excuse mais le gynéco me dit que ce n’est pas grave, que je suis courageuse. Voilà il a fini.

On te ramène, tout propre, tu fais 52.5cm et 3kg950. Un beau bébé dis donc. On nous avait dit que tu serais grand mais tout maigre. Et bien ils se sont plantés à l’écho. C’est marrant je n’ai plus mal du tout. Mais alors plus rien. Dès que je t’ai vu, je ne sentais plus ma cicatrice d’épisio.
On se regarde, tu es si beau, si petit, si bleu aussi, parce que c’est super impressionnant quand même.
La puéricultrice m’aide à te mettre au sein, tu as 2heures. Tu tètes, tu tètes, et cela pendant 1h30. C’est trop bien. Et puis tu t’endors. Ba oui, tu en as eu des émotions.

C’est fou, tu es un petit ange, magnifique, un vrai petit miracle. Ton papa et moi on se regarde, comme je l’aime ton papa tu sais. Et je crois bien qu’il se dit pareil à ce moment la.

Voilà, j’écris ce récit le 04 août 2006, tu as déjà 5 mois. Je t’ai allaité pendant 3 mois et demi. Tu t’es sevré tout seul. Cela fait 5 mois que nous vivons sur notre nuage. Tu es de plus en plus beau, le portrait de ton père avec mon caractère. Pauvre papa.
Aujourd’hui, tu manges même à la cuillère, tu te rends compte. Ca passe vite tu sais. Tu seras bientôt majeur, libre de faire ce que tu veux. Mais tu seras toujours mon p’tit cul à moi, à nous. Je comprends maintenant ta mamie qui dit tout le temps que Loïc c’est son bébé…un bien grand bébé de 1.90m !!!

Je t’aime si fort mon cœur, si tu savais.

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