Magazine Journal intime

Mon billet d'humeur du 7mag (paru le 3/10) : Anaïs a 80 ans, ou presque…

Publié le 09 octobre 2010 par Anaïs Valente

Anaïs a 80 ans, ou presque…

Ceux qui ont la malchance de me côtoyer en live le savent, car je les bassine avec mes questions existentielles morbides à souhait à longueur de cycles lunaires, depuis que j’ai vécu un deuil familial, je n’ai pas perdu le Nord comme le dit Marc Lavoine (ça, c’était déjà le cas…), mais j’ai grimpé une marche, virtuellement, vers la grande faucheuse. 

Virtuellement ?

Pas seulement.

Physiquement aussi.

D’abord j’ai deux cheveux blancs.  Enfin deux que j’ai repérés. Sans doute plein d’autres, cachés là, derrière, ou là, en haut, mais je ne veux pas le savoir. JE NE VEUX PAS LE SAVOIR. Je pensais que j’en avais un, puis quelqu’un (vade retro satanas) m’a fait croire une année durant que j’en avais plein que je ne voyais pas, because moi être myope comme une taupe dépressive.  Finalement, c’était une blague (ah ah ah, on a bien ri, je vous le dis, mais où ai-je donc rangé cette bouteille d’acide sulfurique ?).  Maintenant j’en ai plus, plus dans le sens « plus du tout », pas dans le sens « encore beaucoup plus », car j’ai fait appel au dieu Loréal, passque je le vaux (veau ?) bien.

Ensuite, j’ai des rides.  Des ridules au coin des yeux, ça fait un bail, je les aime bien.  Mais depuis quelques jours, c’est l’enfer, j’ai découvert que j’avais les rides du lionceau, en d’autres termes les rides du lion, mais toutes petites quoi, à force de froncer les sourcils because les soucis et les drames de mon existence namuroise.  C’est moche.  Vais-je devoir bientôt implorer le dieu Botox ?

Enfin, j’ai les nichons qui font la moue.  Ils tirent la gueule.  Zont toujours été parfaits, et là, me font le coup de crayon.  A droite, ça va, le crayon ne tient pas encore.  Mais à gauche, il tient.  Même qu’un plumier tiendrait quasiment aussi.  Non, j’exagère (un chouia), mais je vois qu’ils boudent, c’est clair et net.  Après le dieu Botox, vais-je supplier le dieu chirurgie remonte-loches ?

Mais en fait, moi je remarque tout ça, mais je prie, je prie, je prie (dingue ce que dieu et les prières viennent faire dans mon souci d’âgecanonix version femelle), je prie afin que personne ne le remarque

Ben c’est râpé, preuves à l’appui.  Le coup de vieux doit être plus énoooormissime que je l’imaginais.

L’autre jour, dans le bus.  J’entre.  Y’a foule.  Toutes les places sont prises.  Je reste debout et m’accroche à une barre verticale, tant bien que mal.  Et là, un monsieur se lève et me dit « prenez ma place Madame ». Aaaaaaaaaaargh, c’est quoi ça, me filer sa place ?  En plus, il a 90 ans le galant homme.  Je rétorque que non, qu’il reste assis.  Il insiste, car il descend au prochain.  Et s’il venait à tomber d’ici le prochain ?  Je m’assieds à sa place, gênée.  Monte ensuite une vieille dame avec canne.  J’en profite pour lui proposer ma place, par pitié, qu’elle la prenne.  Elle refuse, me disant « y’a de la place là-bas madame, merci, restez assise ».  Nan, elle a pas dit « restez assise, dans votre état », ou « restez assise, c’est mieux pour vos rides du lion » ou « restez assise, vos varices s’en porteront mieux », mais je l’ai vu dans ses yeux.

Et puis l’autre jour (bis), je reçois un mail sur ma boîte blog.  Une invitation.  A un colloque.  Sujet du colloque, je vous le donne en mille : « vieillir ».  VIEILLIR.   

Et l’autre jour encore (ter), un autre mail.  Encore une invitation.  Encore un colloque.  Organisé par un service provincial de santé mentale centré sur les problématiques des seniors et ayant pour thème : « vieillir… et vivre ». VIEILLIR, encore et toujours.

La troisième invitation traitera-t-elle de « vieillir et mourir ? ».

Non, mais on me cherche, je ne vois que ça !

Manquerait plus qu’ING m’informe que mon compte est bloqué à 1000 eur de retrait par semaine, et la boucle serait bouclée. 

Ouf, j’ai du bol, chuis pas chez ING… je l’ai échappé belle.

Et une chtite photo du mag, prise sur mon transat, assorti à la chronique, choli hein, avec les fuchsias et les fleurs clochettes mauves dont j'oublie toujours le nom (dingue comme j'ai une mémoire passoire) dans le fond de la terrasse...

(Lundi, reviendez ici lire l'horoscope décalé...)

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