Avoir de l'allure

Quand je repense à ce qu’il s’est passé le 24 au soir ; deux célibataires seuls dans leur unité de condo et qui jasent sur MSN. Aussi bien passer Noël dans la même pièce, tout en jasant et en prenant une bouteille de vin. C’était bien mais, ça n’avait pas d’allure.

Depuis, j’ai laissé passer le temps nécessaire pour décrocher de la soirée de Noël et surtout le temps nécessaire pour décrocher le harpon. Je ne suis pas innocent tout de même, avant de monter, je savais ce qu’il risquait d’arriver. Je suis un adulte après tout. J’y suis allé parce que j’en avais besoin. Moi aussi, je me sens seul… trop souvent. J’ai le goût de l’écrire, de le crier et de le pleurer parfois. Mais, ça n’avait pas d’allure.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai eu besoin d’évacuer et de réfléchir à voix haute. J’en ai parlé à deux amies et, à l’une d’elle, j’ai rajouté que j’aimerais revivre cette soirée d’affections. Parce que c’est ce qui s’est passé en fait ; nous avions tous les deux besoins de prendre et d’être pris dans des bras. Nous avions tous les deux besoin de se coller, besoin de se sentir moins seuls. Une affection-friend, j’y ai pensé mais, ça n’avait pas d’allure.

Je suis monté chez elle vers midi pour lui souhaiter la bonne année, je ne suis pas un sauvage quand même. J’étais curieux de savoir comment se passerait « l’après. » Je n’ai rien ressenti. Pas d’émotions, pas de papillons, ni même de chenilles… Aucun harpon. Nous n’en avons même pas reparlé. C’était un café platonique qui avait bien de l’allure.