Cytheriae, par Charlotte Bousquet

© Editions MNEMOS

 J'avais été secouée et séduite par son premier ouvrage situé dans l'archipel des Numinées; Arachnae. Je savais donc où je mettais les yeux en ouvrant ce livre, et il a fallu peu de temps pour que la mélodie dangereusement fascinante d'une boite à musique opère sur moi... De la dark fantasy sur les failles humaines, des ténébreuses fissures de l'âme aux recoins insondables de l'esprit .

 "Le récit prend place à Cribella, capitale de la principauté de Cytheriae, entre le mois de Feu et le mois du Vent". Une cité lagunaire à la gloire passée, où gronde la colère d'un peuple affamé, asservi par une souveraine impitoyable. Dans les ruelles sombres de la cité, dans ses eaux nauséabondes ou ses souterrains sordides se multiplient les créatures effrayantes, monstres, humains ou démons. Quand une vague de suicides étranges frappe le sestier populaire de Mérida, sa population est plus affolée encore. Un petit nombre d'entre eux est pourtant décidé à découvrir qui tire les fils macabres de ces troublantes disparitions, toutes signées par une arcane du Tarot. Dans les alcôves de la sulfureuse Ambre rouge, dans le palais décrépi qui sert de local à La Gazette de Métida, dans les pauvres échoppes jusqu'au labyrinthe du monstre hybride, les mauvaises pistes et les dangereuses découvertes se multiplient pour Nola l'écrivain public, Polissena la lieutenant, Angelo le nécromancien répudié ou encore Orseo le chroniqueur amoureux rejeté.  

Arachnaé était sordide et ses crimes répugnants, Cytheriae est sombrement fascinante et ses habitants luttent avec acharnement et désespoir pour leurs rêves, leurs amours ou leurs ambitions, contre des forces obscures et une inéluctable déchéance.

Encore une fois, Charlotte Bousquet nous offre une langue délectable mêlant le superbe des sentiments humains au sinistre des âmes brisées et des pires desseins.

Encore une fois, la cité décadente est si bien imaginée et transmise au lecteur que nos sens s'en trouvent souvent bouleversés.

Encore une fois, les personnages féminins sont de véritables merveilles, troublantes ou ensorcelées, fragiles ou décidées, fantasques ou puissantes, toutes fières et entières.

J'ai frissonné, j'ai soupiré, j'ai deviné, j'ai redouté....j'ai été conquise!

Ce livre a reçu le prix Elbakin 2010, tu m'étonnes...!!

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Le prologue là