Frêle et nu, tu abordes les rivages inconnus,
Des flots tumultueux des rêves disparus,
De l’écume troublée des envies inachevées,
Des vagues puissantes des espoirs envolés.
Cet air charmeur qu’on te nomme bonheur,
T’entoure de ses solides filets protecteurs,
Te guide sans cesse vers des terres profondes,
T’isole toujours plus, aux yeux du monde.
Tu marches en esclave, inconscient,
Prisonnier d’une musique, aux esprits absents.
Tu avances, isolé, les yeux collés,
Vibrant du désir d’être l’être tant aimé.
Ton âme, au fil aigu du temps s’est étiolée,
Rongée par le sel amer des Hommes oubliés.
Ton cœur, au gré des vents s’est desséché,
Balayé par les vents des consciences égarées.
A l’aube de la nuit, ton corps martyrisé,
Appelle avec fureur la fin du chant enjôleur.
Au crépuscule des esprits enchaînés,
Tu rêves de vivre, enfin, avec ardeur.
Frêle et nu, tu abordes les rivages inconnus,
Des sirènes baignées par leurs chants têtus.
Frêle et nu, tu abordes les rivages inconnus,
En quête de ton âme, car tu l’as perdue.
par Stéphanie Le Béchec
Crédit photo : Adrian Ardizza/Stock Exchange