Magazine Humeur

Sihem Souid, une flic d’honneur.

Publié le 11 octobre 2010 par Menye Alain

Sihem Souid, une flic d’honneur.Non, Sihem Souid doit rester dans la police, qui elle, doit se débarrasser de certains de ses éléments racistes, homophobes et xénophobes. L’heure a sonné pour cette mutation. Quand des faits sont graves, ceux touchant aux droits de l’homme, à la dignité humaine ou à la liberté d’expression, il ne faut pas transiger sur ces valeurs inaliénables. Ce livre est une véritable bombe. Un best-seller en puissance. Tout y est. Le trash, le sexe, la violence verbale, l’homophobie, l’impunité, le racisme. Tout ceci, mâtiné avec un machisme nauséabond des protagonistes, aux antipodes des valeurs chevaleresques du corps respectable de la police. Ambiance !

Cette femme d’honneur débute son livre avec ces mots: « cet ouvrage n’est pas un pamphlet. Il s’agit d’un vécu de l’intérieur de l’institution policière. Tous les faits énoncés le sont sur la base de témoignages, de documents, procès-verbaux, comptes-rendus officiels, rapports et notes de service. Avec ce livre, il est possible que je perde mon emploi mais si la vérité est à ce prix, je n’aurai aucun regret ».

En novembre 2007, quelques mois après l’accession de Nicolas Sarkozy à la Magistrature Suprême, avant tout le monde, nous étions les premiers à dénoncer les ravages futurs de la France, notamment avec l’idée du débat sur l’incongruité nationale estampillée « identité nationale ». A cette date justement, j’avais commis un papier avec le blogueur Alert2neg, dénonçant le traitement dégradant qu’avait subi une Africaine-française, Kariata Savane, qui avait eu le « tort d’être noire », à son arrivée à l’aéroport d’Orly, en provenance du Maroc. Nous l’avions rencontré. Elle était soupçonnée d’avoir usurpé l’identité d’une autre parce qu’elle possédait un passeport…..français, le sien pourtant. Quelques jours après, Le Parisien en parlait, sans toutefois nous citer.

Aujourd’hui, avec la fin de l’omerta policière sur ces exactions racistes, c’est Sihem Souid, fonctionnaire de police et major de sa promotion, qui vient corroborer notre propos, 3 ans plus tard. Tant mieux. Le livre de Sihem Souid, Omerta dans la police, qu’on dévore d’une traite, est non seulement bien écrit mais en plus, il véhicule la rectitude morale et vous entraîne dans sa sensibilité à fleur de peau, son volcan de tendresse et sa révolte…soft. Disons-le. Voilà une humaniste en déphasage total avec ses collègues racistes, xénophobes et homophobes, qui abusent de leur pouvoir. Voilà une femme d’honneur et de coeur, qui souhaite une amélioration de la police qu’elle appelle de ses voeux, une police humaniste, responsable et honnête, qui ne doit pas se cacher derrière la course aux chiffres quitte à commettre des bavures.

Flic de l’intérieur, elle abat ainsi les clichés selon lesquels, il n’y a que des gens honnêtes dans la police alors que des ripoux y sont aussi hélas. Il faut chaque jour davantage les dénoncer et souhaiter qu’un collectif de policiers la soutienne significativement sinon, les injustices dont Sihem est victime au sein de la police, parce qu’elle a osé dire la vérité se poursuivront. Que les associations qui se présentent comme défenseures de toutes formes de discrimination ne restent pas silencieuses. Comme le résume la femme courage, Sihem Sioud: « La hiérarchie étouffe les problèmes parce que ça fait toujours un scandale. Ça donne une mauvaise image de la police aux frontières d’Orly », ajoutant: « Ceux qui dénoncent, c’est eux qui prennent les sanctions, très souvent ». Quelle incongruité !

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LES COMMENTAIRES (1)

Par delanofrere
posté le 13 octobre à 17:31
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mardi 12 octobre 2010Voyage au pays des gardes-à-vue. Avez-vous déjà été confrontés à la réalité d'une garde à vue ? Pour ceux dont la réponse serait "non", je vais vous offrir un bref aperçu des joies qui m'ont été offertes par les gendarmes au cours de ces longues heures de confrontation et de...tête à tête.

Arrivé dans les locaux, je suis conduit à l'arrière de la pièce, là où se trouvent les cellules. On me demande d'enlever chaussures et ceinture, (avec un tutoiement plus long que la jambe), puis on me demande d'enlever pantalon et slip et de me pencher en avant. Comme ils sont 5 ou 6 autour, au-delà de la gêne je me dis que je n'ai pas intérêt à jouer les "james west ".

Je me penche, mais ça ne suffit pas ! Je dois écarter mes lobes fessiers, de surcroît sous la médiocrité de propos tels que : " N'aie pas peur, t'as rien à craindre, je ne suis pas de ton bord" !!! ( Ça calme, n'est ce pas ?) On peut dire que dès cet instant, la résistance psychologique d'un individu commence à être mise à rude épreuve.

On m'enferme ensuite dans une cellule (cachot serait mieux) qui ressemble à ceci.

Une pièce froide, disposant d'un sommier en béton sur lequel repose un matelas sans drap. Il est auréolé de....je ne sais pas à vrai dire et je préfère ne pas le savoir. Une couverture en toile épaisse recouvre à moitié ce lit "royal". Au bout de la pièce un WC turc et une minuscule fenêtre ornée de barreaux.

Ici j'aurai droit à presque tous les mots utilisés par Pierre Perret dans son dictionnaire d'argot. On me laissera manger avec un lance pierre afin de reprendre l'interrogatoire au plus vite, on me refusera durant tout le séjour (48 heures) du papier hygiénique, sous prétexte d'oublis successifs.

Pour finir, espérant me faire avouer ce qu'ils veulent, on me menacera gestes à l'appui, allant pour l'un d'eux à poser la main sur son étui de révolver !!!

Il s'agit là d'un bref descriptif, réel et vécu. Le reste se trouve dans le livre que j'ai écrit et qui raconte non seulement cette garde à vue, mais tous les abus auxquels j'ai été confronté. (http://www.edilivre.com/doc/18707) Il est des voyages qu'il vaut mieux éviter, mais sommes souvent "invités" malgré nous ! Delano FRERE.