Line

Publié le 11 octobre 2010 par Banalalban

Le pouce levé, dressé comme une pine.

Les voitures qui passent et qui ne s’arrêtent pas, parfois un regard et puis plus rien. Que le bruit de la langue d’asphalte qui craque sous le soleil et flatule en bulles.

Puis un étudiant boutonneux qui lui parle pendant plus d’une heure, moi je vais pas là-bas mais bon,  ça dérange pas de faire un crochet, c’est pas très grave, je suis un peu comme toi moi aussi : la ville ça me gave, c'est grand mais si petit, y'a pas de liberté, c'est trop haut et les gens trop bas.

Puis un vieux gros gras cynique qui conduit une sorte de quatre-quart farineux qui tangue dans tous les virages comme un vieux bonhomme saoûl, qui pue la bière et l’urine. Même plus le temps de.

Et puis de toute façon les chauffeurs comprennent vite que Line n’est pas le genre de fille qui parle, parce qu’elle porte les cheveux cours d’un garçon, qu'elle a le visage fermé et qu’elle regarde avec ce regard qui dit:

"Fais-moi pas chier".