Jour 8

Publié le 11 octobre 2010 par Miimii
Le lendemain du retour, je suis au bureau, il est 10h du mat’, je viens à peine d’arriver. J’ai vraiment passé une sale nuit, j’avais l’anniversaire de Lyès hier soir, mais je pense que la soirée d’hier soir, mérite un poste dans le genre « confessions très intimes de trentenaires avec le feu au cul ». Mais je ne suis pas d’humeur.

Skype :

Zinoub22 :Chérie, on déjeune ? Faut qu’on parle d’hier soir... Faut que je te raconte ce qui s’est passé après toi...

E-Miimii : Ouais,...

Zinoub22 : Béhi, 13h La Terrass’ ?

E-Miimii : Ok, @+

Je me retrouve à 13h15 au point de rdv,je m’installe en attendant la perpétuelle retardataire. Concentrée sur mon Iphone, en train de faire une update sur Twitter

Emancimiimii :« Y a qu’en Tunisie que les hommes pensent qu’une femme seule à table, c’est une femme qui a envie de se faire baiser. On se calme les gars j’attends une copine».

Je lève la tête, et je vois D. entrant dans le restaurant avec une huître accrochée au bras, la même qui lui collait au cul à l’aéroport.Il me jette un coup d’œil, instantanément, je retourne sur Twitter.

Je l’entends dire, « Va t’installer j’arrive » et il arrive...

« Salut,... »

Très Miimii, je me lève et je lui dis bonjour très chaleureusement. Y a tout le monde à l’heure du dèj à la terass’. J’avais l’impression que tout le monde avait les yeux rivés sur moi.

« Miimii qui déjeune seule ? »

« Non, j’attends quelqu’un »

« Ok, mais est ce qu’on peut se voir ? »

« ... oui... oui, si tu veux... mais.... »

Je ne savais pas quoi dire, ou comment reformuler « ça dépend de ce que tu veux »

Ça devenait gênant je n’ai rien à lui dire, je n’ai pas envie de lui parler, je suis en public, je dois avoir l’air détaché vis-à-vis de lui, parfaite publiquement, et je suis en train de fondre de l’intérieur et de m’enflammer de l’intérieur... en voyant la pétasse brune me scruter. Heureusement, que Zeineb arrive et me sauve la mise.

« Bonjour »

« Zeineb, D., D. Zeineb »

« Enchanté, Miimii je passe ce soir, tu seras à la maison à quelle heure ? »

« Heu... je sais pas quand tu veux...enfin... »

« Ok, à ce soir, Zeineb enchanté ! »

Et il s’en va, laissant flotter son parfum comme à son habitude dans les narines de tous les gens attablés qui se demanderont tout l’aprem quel est ce délicieux élixir qui squatte dans leurs narines. Et, moi, je vais passer l’aprem dans mon passé en anticipant, très effrayé, mon futur proche.

Je déjeune avec Zeineb,qui me dit : « Mii c’est qui ce beau gosse, c’est pas l’acteur du feuilleton ? Tu connais ? Mais pourquoi, seulement le connaître sans approfondir les choses ?» quelle fofolle, je l’adore et puis j’étais contente, qu’il soit venu me voir, qu’il passe chez moi ce soir et puis que quelque part peut être que c’est encore une fois pour moi, une revanche sur la vie.

Ma mère m’appelle à 16h, elle venait de finir sa sieste et elle est à « Elyspa » pour faire ses soins. « Ce soir on est chez ta tante pour le diner » (A l’ occasion du mariage de l’année, celui de ma cousine (la « it-girl » tunisienne, fondatrice d’un magazine fashionà la Vogue US, au Moyen Orient, avec un pétrolier syrien. L’idéal pour ma mère, c’est que j’épouse un cousin du futur mari de ma cousine... c’est ce que je vous ai dit, on se marie entre nous... )

Ok, après maintes négociations j’arrive à négocier d’arriver à 22h.

Je rentre chez moi, je range vite fait mon appart bordélique et je m’attèle à la tâche de préparer mes vêtements, fond musical et j’ai dans l’idée de me faire un brushing vite fait. Oui, je sais je suis une des rares filles de la haute qui sait tenir en même temps une brosse et un sèche-cheveux en même temps, sans l’aide d’une esthéticienne :)

Je ne suis qu’à la moitié de ma tête quand on sonne à la porte. C’est D.

Il a un plateau de sushis à la main et un DVD.

Mon Dieu ce sourire :) à se damner !

Il entre en ayant ce sourire ... malicieux. Je l’avais aussi, mais pour d’autres raisons.

J’ai dit : tu m’attends ? Je termine mon brushing.

Je repars dans ma chambre, et je reviens 10 min plus tard, il avait mis les sushis dans un plat, allumé des bougies, à préparé le DVD, et m’attendait. J’étais encore en train de traîner en tongs.

Je m’assois, il me prend dans ses bras, un « gros câlin », je reste immobile « Qu’est ce qu’elle a ma grande ? »

Je souris. (silence), il reprend :

« Dis-moi... »

Il me regarde, je maintiens un regard froid et vide, il attend que je lui réponde. Je sentais que le diable en moi, celui qui s’habille en Prada était en train de remonter à la surface.

« Quoi ? qu’est ce que tu veux que je te dise ? »

« Que tu es contente de me voir ! au moins... ce que tu ressens ?! ... Je ne sais pas... parle moi »

« Franchement, je sais pas... hmmm, merci pour les suhis ?! » avec un petit sourire malicieux de la petite fille en kilt et couettes, tout droit sortie du fantasme de l’homme.

Il essaie d’être plus tactile, mais je me penche sur l’assiette de sushi.

Il reprend : « Tu faisais quoi à Paris avec ta mère ? »

« Je m’achetais une robe ! »

Et la discussion au tac o tac à continuer aussi sèchement jusqu’à ce qu’il me dise : « tu m’en veux ? »

« Mais non, pourquoi ? » (Sincère et détachée)

« Ben je sais pas... finalement, je ne sais pas. Tu m’as larguée comme une merde, tu as disparu, changé,... et puis quand je te revois tu m’as l’air abattue. J’ai envie de te sauter dessus, te prendre dans mes bras, repartir dans le passé, m’excuser... alors que je suis censé t’en vouloir... donc tu vois je ne sais pas... »

« Mais de quoi tu parles ? » (Je le voyais venir)

« Je parle du fait que depuis que je t’ai vu à l’aéroport, je n’arrête pas de me dire, elle avait l’air abattue, peut être que c’était pour moi... peut être qu’elle a encore des sentiments, peut être qu’elle regrette de m’avoir quitté, peut être que c’est son égo démesuré habituel qui l’a conduite à tout arrêter... je me suis posé mille questions, et puis depuis ce jour, je me sens mal, j’ai envie de te parler, de comprendre... le pourquoi ? Et le « et maintenant » ?... Quand tu es partie, je ne savais pas pourquoi, je n’ai rien compris... mais je me suis fait une raison, c’est entre autre ce que j’aime chez toi, ton côté compliqué, incompréhensible. Je suis allé très mal et je n’ai pas pu faire mon deuil... je me sens seulet ... nous deux ce n’est pas pareil... »

Et là j’interviens, je lui coupe la parole, en plein élan nostalgique poétique....

« ... pas pareil que quoi ?... que les autres filles ?... les lots de consolation ?... (Eclat de rire) Mais arrête s’il te plaît. (Ironique) tu as l’air d’aller très bien, et je suis très contente de te voir. Mais j’étais abattue parce que tu sais que ça me fatigue de passer du temps avec ma mère, j’ai fait la fête tout le week end, j’ai très peu dormi... mais, c’était sympa. »

Il est déçu, je le sens très déçu...

« Je me sens tout con, ..., tu es si froide et si détachée par moment... je ne sais pas si tu me fais peur ou si tu m’excites seulement. Tu as été la fille dont j’ai été la plus proche de toute ma vie, même si notre histoire n’a duré qu’une fraction de seconde, et connaissant ton personnage, elle n’a pas beaucoup compté pour toi, il a fallu que je t’emmène au sommet d’une montagne pour que tu me dises que tu m’aimes, il va falloir que je décroche la lune pour te prouver que je n’arrive pas à t’oublier. Je pensé que ça s’était calmé en ne te voyant plus... mais non, ça ne s’est pascalmé, c’est l’effet placebo... »

Je lui recoupe la parole...

« ... de la brune ? » (sourire)

« Tu peux pas arrêter d’être aussi cruelle ? »

« Bon, je dois aller me changer... je dois sortir. »

...

« Tu sors ? ... T’es sérieuse, tu sors ? »

« Oui, j’ai un dîner ... »

« Je t’ai consacré ma soirée ?! »

« Tu m’as pas laissée en placer une au déj, et puis t’avais l’air d’insister... tu peux toujours appeler une copine brune » (Eclat de rire)

« Mimi tu es odieuse !... reste avec moi... parle moi... S’il te plaît... »

« Là je dois me changer, mais reste là... si tu veux... »

Je suis allée me changer, et il attendait en regardant le film. Je pense que j’ai du avoir des sueurs froides pendant que j’étais dans ma chambre, le petit jeu était dur à maintenir, l’attitude monocorde n’était pas évidente, le détachement alors que j’avais envie de lui sauter dessus en larmes et de lui dire que je l’aime encore, encore et encore, J’ai tremblé d’émotion de l’avoir aussi près de moi, je n’avais qu’une envie, c’était qu’il déchire mes vêtements, qu’il se mette contre moi, que je sente la peau de son torse, et que je love ma tête dans le creux de son épaule et que j’enlace son dos si dur et si rassurant, mais, l’histoire d’un soir... non, je ne pourrais pas. Et puis, lui c’est de la torture et de l’histoire ancienne.Prête.... Sur mon 31, et le cœur battant, je ressors.

« Tu es belle ma puce, ... » (Regard de l’amoureux transi, je suis presque sûre que c’est surfait)

« On y va ? »

« Tu m’invites à ton dîner ? »

« Non, ... mais tu restes, ici ? »

« Si tu me le permets... je t’attends »

« Je ne sais pas à quelle heure je rentre, et ne ramène pas de pétasse chez moi... je n’apprécierais pas »

(si qq1 m’avait dis ça, je pense que je l’aurais tué, mais moi je le mitraillais du regard, d’un air de dire, je suis sérieuse)

Il me regarde comme si j’étais un monstre... Il me fait peur. Soit je suis face au plus grand manipulateur que la terre entière ai porté, et le jeu m’excite encore plus ou alors... je suis un loup et c’est un agneau et dans ce cas, le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Je sors, et toute la soirée, je suis toute émoustillée de le trouver chez moi en rentrant. A fantasmer sur le comment ce sera : tout doux ? Violent ?... notre dernière nuit d’adieu, je peux me l’offrir en cadeau, non ?... je pense que la house que passait le DJ, me laissait plutôt avoir envie de violence, de gestes rythmés, cadencés...

A 4h, j’ai mal aux pieds, hmmm... les pieds... je rentre, sa voiture est toujours là. Le sourire en coin du sommeil délicieux d’après l’orgasme, celui où tu te sens au dessus d’un nuage... en train de flotter, le vrai caprice des Dieux... en fait, c’est mon égoïsme que je trouve délicieux.

Je tourne la clef, j’entends la télé.

Il dort le chou, devant la télé... tout habillé. J’ai tellement trouvé la scène attendrissante que toutes mes pensées sexy ce sont envolées. Je n’avais qu’une envie, le prendre dans mes bras, lui embrasser le front, et dormir en sentant son odeur.

Quand mon côté sentimental m’envahit, je me sens fragile et vulnérable... alors, je me rétracte, et je file me déshabiller pour aller au lit, dans quelques heures, voire minutes je bosse.

En faisant, des allers et venues devant lui, soi-disant me préparant à aller dormir n’espérant qu’une chose, qu’il se réveille et qu’il me prenne dans ses bras. Il reçoit un sms, je regarde et le lis l’extrait (sur iphone) Elle s’appelle : Cycy BB et elle lui envoie : « Chou, t où, tu me manques, ta place est .... »

Voilà le genre de trucs qui te réveillent tout d’un coup... Miimii t’es qu’une sale conne, c’est ce que je me suis répétée 10 fois avant d’aller dormir... Monsieur veut agrandir son éventail de maîtresse... sale conne ! Ce genre de mecs...sont tous les mêmes... Un trou, c’est un trou et la bite n’a pas d’œil !

Le conseil le plus précieux que m’a donné A., le seul homme que j’ai jamais aimé avant D. mais l’accident à fini par nous séparer, il me prenait pas pour un trou, lui.