Marcial

Publié le 12 octobre 2010 par Banalalban

Marcial a des talents au bout de chaque doigt, boudinnés, qu'il replit à manière comme si de rien n'était les longs dimanches de beau temps, Rive Gauche, Métro Étoile, affluence et foule, musée, fontaine.

Puis il fuse de la même façon, file vers Nation, une idée en tête, une bille aussi bien quand pas que et cherche, recherche, fulmine et fait mine de, la tête dans la capuche ou engoncé au fin fond de son chapeau moche, court sur pattes, petit cul, jeans coulants pour nœud réclamant, chaussures vertes, canon, brun, blond, toutes et tous, achète du jasmin boit du vin s'éclate en riant demandant un accent de fête chaud, déteste les hivers secs et les anniversaires pisses et secs peut-être mieux les journées ensoleillées de plages, de sphincters et copie, ensache de petits textes précis, doués et autres collages dans des phylactères noirs qu'il cache dans sa bibliothèque près des photos.

Marcial syncrétise de petits théâtres qu'il met en scène sur des tranches de livres brochés qu'il ne lit jamais mais qu'il envie de parcourir grossis avec des dalles en bois qui grincent telles celles de son parquet usé qui couine quand on y marche et glisse Bastille quand on y asperge pendant la douche, salle vétuste, chiottes baladantes, lavabo, tâches de rouillé, dans le salon coucou suisse coucoucouinant, téléphone portable qui vibre sur table en verre, rideaux lourds qui grincent sur tringle, cierges dans la cheminée fermée, demi-chien pour une demi-vie enfoui dans la cuisine à la peinture écalée comme l'est l'œuf.

Puis il a de nouveau des talents au bout de ses doigts qu'il replie les jours de grands froids au fin fond de ses poches ou dans son grand sac bandoulière : deux pièces d'un euro, Rive Droite, métro République.