Et ce matin, je tombe sur un reportage par lequel j'apprends que les hommes seraient de plus en plus nombreux à être touchés par le fantasme de la célébrité ou recherche de reconnaissance. J'ai tout de suite songé à cette ancienne mélodie de Bourvil, et à ces quelques vers :
"On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien.
Être inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien.
Mais vivre sans tendresse, il n'en est pas question.
Non, non, non, non: il n'en est pas question."
Je ne me reconnais absolument pas dans cette démarche de mes contemporains, je préfère de loin la sagesse de Bourvil, et vous offre avec plaisir la re-lecture de ces très belles paroles.
Photo l'Internaute - © Stephane PICOT
La tendresse
On peut vivre sans richesse,
Presque sans le sou.
Des seigneurs et des princesses,
Y-en-a plus beaucoup.
Mais vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas.
Non, non, non, non: on ne le pourrait pas.
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien.
Être inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien.
Mais vivre sans tendresse, il n'en est pas question.
Non, non, non, non: il n'en est pas question.
Quelle douce faiblesse,
Quel joli sentiment,
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant.
Vraiment, vraiment, vraiment.
Le travail est nécessaire,
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire,
Eh bien... on s'y fait.
Mais vivre sans tendresse, le temps vous paraît long,
Long, long, long, long: le temps vous parait long.
Dans le feu de la jeunesse,
Naissent les plaisirs,
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir.
Oui mais sans la tendresse, l'amour ne serait rien.
Non, non, non, non: l'amour ne serait rien.
Quand la vie impitoyable,
Vous tombe dessus.
On est plus qu'un pauvre diable,
Broyé et déçu.
Alors sans la tendresse, d'un coeur qui nous soutient,
Non, non, non, non: on n'irait pas plus loin.
Un enfant vous embrasse,
Parce qu'on le rend heureux.
Tous nos chagrins s'effacent,
On a les larmes aux yeux.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse,
Immense ferveur,
Faites donc pleuvoir sans cesse,
Au fond de nos coeurs,
Des torrents de tendresse pour que règne l'amour...
Règne l'amour... jusqu'à la fin des jours.
Bourvil - (1963)