2. Septime Sévère, Maximin le Thrace, Dèce et Trebonianus Gallus
Maximin le Thrace (235-238) réagit sauvagement et violemment contre ceux qui avaient été les amis de son prédécesseur, Alexandre Sévère, lequel avait été tolérant à l’égard des chrétiens. La chrétienté de Rome fut dévastée, les chrétiens déportés vers les mines de sel de Sardaigne, y compris deux de ses chefs, l’évêque Poncianus et le prêtre Hippolyte. L’attitude du peuple à l’égard des chrétiens n’avait cependant pas changé, ainsi que le manifeste la véritable chasse aux chrétiens qui se déchaîna en Cappadoce, lorsqu’on crut voir en eux la cause d’un tremblement de terre. La révolte populaire manifeste à quel point les chrétiens étaient encore considérés comme « étrangers et malfaisants » par les gens (Cf. K. Baus, Le Origini, pp. 282-287).
Tous les chrétiens, cependant, n’acceptèrent pas de subir la torture. Beaucoup se résignèrent à sacrifier. D’autres, contre de l’argent, obtinrent en cachette les fameux certificats. Ce fut en particulier le cas, d’après la Lettre 67 de saint Cyprien, d’au moins deux évêques espagnols. La persécution, qui paraissait avoir blessé à mort l’Eglise, pris fin avec la mort de Dèce, tué au combat face aux Goths, dans la plaine de Dobrudja, en Roumanie (2).
Les sept années qui suivirent (250-257) furent une période tranquille pour l’Eglise, seulement troublée, à Rome, par une brève vague de persécution lorsque l’Empereur Trebonianus Gallus (251-253) fit arrêter le chef de la communauté, le Pape Corneille, pour l’exiler à Centum Cellae (Civitavecchia). La conduite de Gallus s’explique probablement par sa complaisance à l’égard des caprices du peuple, qui imputait aux chrétiens la responsabilité de la peste qui ravageait alors l’Empire. Le christianisme ne cessait pas d’être regardé comme une « superstition » étrangère et maléfique (Cf. K. Baus, Le origini, p. 292).
(à suivre)
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NOTES
(1) Ndt : Hérodien, Histoire romaine, L. 1, § 2.
(2) Cf. Michel Clévenot, Les chrétiens et le pouvoir, Paris 1981, Ed. F. Nathan.