Quelque part entre un bon teen movie, la série Damages et le magazine Challenges, The Social Network est un film assez drôle, très simple et bigrement efficace.
Il est malin David Fincher. Après nous avoir régalés avec Fight Club et Se7en entre autres, il devait chercher un moyen de faire un autre bon film. Le problème, c’est qu’il avait pas vraiment d’idées et que la production avait rejeté The Curious Case of Benjamin Button Junior, « une espèce d’histoire complètement folle, celle d’un mec qui au début est un bébé et à la fin un vieux monsieur… ». Alors il est allé à la librairie, a acheté le best-seller The Accidental Billionaires: The Founding of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal et en a fait un film.
Entre chameaux, on se disait donc que c’était vraiment facile de prendre un des sujets qui intéresse le plus le monde entier et on avait peur que le résultat soit assez moyen, se résumant à des scènes du type « Mec, je viens d’avoir une idée, tu vas pouvoir me POKER ! » ou « Mais bien sûr, il faut que les gens puissent mettre leur relationship status sur leur profil ! » (spoiler : cette dernière scène est dans le film).
En fait, TSN est réussi. Le scénario navigue entre Harvard, la Californie et des huis-clos où Zuckerberg règle ses petits soucis de propriété intellectuelle, un peu comme les flashbacks/flashforwards lostiens dont nous sommes friands. Cette mise en perspective évite de s’endormir entre deux séances de codage html de Zucki et ses amis dans sa piaule. En outre, Jesse Eisenberg est excellent dans son rôle de Mark Zuckerberg, un geek trompeur, méchant, provocateur et finalement pathétique (mais très très riche comme nous le rappelle le denier écran). Mais le meilleur dans ce film, c’est de voir Justin Timberlake tout droit sorti du clip de Sexyback, devenir le véritable héros, celui qui a les potes, les filles, n’en branle pas une et prend 7% du gâteau comme ça, cadeau.
Un peu comme l’ami David Fincher en somme, qui a bien compris que c’était facile de faire des films à partir de best-sellers ; il est en train de ré-adapter les Millenium de Stieg Larrson. Pourvu qu’il ne tombe jamais sur une traduction de Guillaume Musso ou Marc Lévy.