S'il y a une chose qui m'énerve, ce sont les gens qui croient à tort qu'ils connaissent quelque chose et qui déblatèrent de vaines inepties sur un sujet dont ils ne connaissent pratiquement rien.
Et croyez-moi, il y a beaucoup de gens comme ça.
Je suis la mieux placée pour le constater, car depuis quelques mois, j'ai noté une recrudescence d'experts en diabète.
Depuis que Fillette est diabétique, il ne passe pas une semaine sans que quelqu'un me dise quoi faire pour éradiquer cette maladie de nos vies. Comme si je n'avais pas fait le tour du sujet un million de fois et exploré toutes les avenues possibles. Surtout que les conseils sont tellement primaires et simples, c'est presque une insulte à mon intelligence.
J., chiquant sa gomme la bouche ouverte : Tu dois trouver ça dur avec ta fille vu que ton chum est parti en voyage!
Maman pieuvre : Euh, pas plus dur qu'avec mon fils...
J., chiquant de plus belle : Ben ta fille tout le temps malade!
Maman pieuvre : ???? Elle est pas tout le temps malade, je dirais même qu'à part le diabète, elle n'a jamais rien.
J. : As-tu le livre de recettes de l'Association du diabète?
Maman pieuvre : Oui.
J., en toute confidence : Mon beau-frère est diabétique et il a suivi ce livre-là à la lettre et fini!
Maman pieuvre, hésitante : Fini....
J. : Fini le diabète! Il l'a pus. Tu vas voir, pour ta fille, c'est une question de temps.
Maman pieuvre, soupirant secrètement : Ton beau-frère, il est type 2?
J. : Hein?
Maman pieuvre : Son diabète, c'est le type 2?
J. : Y'a combien de types?
Maman pieuvre : 2 justement. Le type 1 c'est la diabète juvénile, le type qu'a Fillette. Ça ne se guérit pas, ça ne s'en va pas, elle est insulo-dépendante et aura besoin d'insuline toute sa vie.
J. : Les docteurs te disent ça pour te faire peur. Je te le dis, mon beau-frère, c'est parti.
Maman pieuvre : Non, le type 1 ça ne peut pas s'en aller en suveillant son alimentation. Même que ça n'a aucun rapport avec ce qu'elle mange.
J., me regardant comme si je parlais à travers mon chapeau : Ben voyons. Elle devait manger plein de cochonneries. Mon beau-frère en tous cas, il vivait au coke et aux gâteaux.
Maman pieuvre : Non justement, Fillette a toujours très bien mangé.
J., me tapotant la cuisse en guise de réconfort : En tous cas, moi je te dis, ça s'en va, elle a juste à faire attention.
Maman pieuvre : Ok, on va essayer ça!
Je sais que ces personnes veulent me rassurer et se montrer empathiques. Je sais qu'elles veulent bien faire et m'encourager. Mais de grâce, ne m'obstinez pas trop. Questionnez-moi si vous voulez, prenez de nos nouvelles, mais ne faites pas comme si vous alliez régler tous nos problèmes d'un seul coup de baguette magique. Car croyez-moi, j'ai épuisé toutes les réserves de baguettes magiques de la terre.