Les premiers chrétiens : les persécutions (10)
Publié le 14 octobre 2010 par Hermas
3. Valérien et les finances de l’Empire
La quatrième année du règne de
Valérien (257) se produisit une persécution contre les chrétiens aussi dure et cruelle qu’imprévue. Il ne s’agissait cependant pas de religion, mais d’argent. Le
conseiller impérial, Marcus Fulvius Macrianus, dit Macrien [l’un des 30 usurpateurs qui prirent la pourpre sous l’Empereur Gallien], poussa Valérien à
remédier à la situation précaire de l’Empire par la saisie des biens des chrétiens. Il y eut alors
d’illustres martyrs, tels que l’évêque saint Cyprien, le Pape Sixte II, le diacre Laurent. Il ne s’agissait en réalité, sous couvert de motifs idéologiques, que d’un vol, lequel prit fin avec
la mort tragique de Valérien. En 259, il fut fait prisonnier par les Perses avec toute son armée et fut réduit en esclavage, jusqu’à sa mort (1).
Les quarante années de paix qui suivirent favorisèrent le développement interne et externe de l’Eglise. Bien des chrétiens accédèrent aux charges les plus
élevées de l’Etat, dont ils se montrèrent les serviteurs compétents et honnêtes.
(à suivre)
_____________
NOTE
(1) Ndt.- Voici
le récit de Lactance sur ces circonstances : « L'empereur Valérien fut possédé d'une semblable manie [la persécution des chrétiens], et son règne, quoique de peu de
durée, coûta beaucoup de sang aux fidèles. Mais Dieu lui fit sentir un châtiment tout nouveau, pour servir de témoignage à la postérité, qu'enfin les méchants reçoivent la peine due à leurs
crimes. Ce prince fut pris par les Perses, et non seulement il perdit l'Empire, dont il avait insolemment abusé, mais encore la liberté qu'il avait ôtée aux sujets de l'Empire. Il passa même
le reste de sa vie dans une honteuse servitude. Car toutes les fois que Sapor, roi de Perse, voulait monter à cheval ou dans son chariot, il commandait à ce misérable de se courber et mettait
le pied sur son dos. Il lui reprochait avec une raillerie amère que son esclavage était une vérité, au lieu que les triomphes que l'on faisait peindre à Rome n'étaient que des fables. Ce
prince captif vécut encore quelque temps, afin que le nom romain fût plus longtemps le jouet de ces barbares. Le comble de ses maux fut d'avoir un fils empereur, et de n'avoir point de
vengeur; car personne ne se mit en devoir de le délivrer. Au reste, après qu'il eut perdu la vie au milieu de tant d'indignités, ces barbares lui ôtèrent la peau, qu'ils peignirent de rouge,
et la suspendirent dans un temple comme un monument de leur victoire, et pour enseigner aux Romains à ne pas prendre trop de confiance en leurs forces. Dieu s'étant vengé si sévèrement de ses
sacrilèges ennemis, n'est-ce pas une chose étonnante que quelqu'un ait eu encore l'audace d'insulter à la majesté de ce maître de l'univers ? » (De la mort des
persécuteurs, 5).