« Tu étais où toute la journée ? »
« .... »
« Mimi, c’est plus possible cette attitude... »
J’avais envie de lui refermer la porte sur sa gueule et d’oublier cette fraction de seconde, je me retourne et je m’en vais.
« Mimi... Mimiiiii, j’en peux plus ! »
La voix tremblotantedu mec fatigué au bord de la crise de larmes. Comme une furie, j’explose !
« Ecoute, si tu as envie d’un oscar... va jouer la comédie ailleurs, j’ai rien à te donner ici. Barre-toi. »
Il me regarde abattu, je n’ai jamais été aussi démoniaque dans mon regard, il ne connaît pas cette facette de moi.
Le voir chez moi, devant moi, me fais le haïr et l’aimer en même temps encore plus. J’ai envie de pleurer mais mes yeux ne m’en donnent pas le droit.
Je le regarde, je le hais, je le désire et mes pores l’appellent. J’ai envie de le pousser à se jeter sur moi, de m’attraper de force, et d’aller chercher mon amour pour lui au plus profond de mon âme.
Mon regard change en même temps que mes pensées frôlent mes neurones, Il est maintenant plein de désir et fait appel à la violence. Je veux me venger de mon corps et l’outil sera lui, je veux me venger de la vie et de cette souffrance qu’il m’inflige.
Je change de posture, de la renfermée à la suggestive, il est perdu, ne comprends pas mais soutien mon regard. Lui qui disait si souvent que je suis une menteuse et ce sont mes yeux qui me trahissent. Mon cœur le repousse, et mon corps l’appelle... Il l’appelle de toutes ses forces pour qu’il s’approche et qu’il vient voir par lui-même à quel point mon cœur est un menteur, et à quel point je l’aime.
Intelligent... ou physiquement réactif, il ne tarde pas à me comprendre. Mes yeux lui disent, je vais t’utiliser et te jeter si tu comprends le deal avance.
Comme un agneau il avance, un magnétisme s’empare de nos deux corps, on se tourne autour, on se cherche... Je ne l’ai jamais autant détesté... S’introduire chez moi, en moi de cette façon et me déstabiliser à ce point... j’appelle au viol moral... Je te hais D. et je compte te faire mal.
L’agneau se transforme en lion, ce même félin que j’aime de tout mon cœur. L’étreinte était intense et torride, mais j’en ai pleinement fait bénéfice, c’était mon idée, égoïste : .... Hmm, égoïste :) J’aurais bien allumé ma cigarette de soulagement... si j’avais fumé. Quand au même moment, il pense avoir allumé le calumet de la paix, par un échange de fluides corporels... je lui fais vite remettre les pieds sur terre.
Rassasiée, je le quitte et repars dans la douche, En sortant, je m’active silencieuse. Satisfaite, démoniaque, une robe rouge moulante, fendue là où il faut, des escarpins vertigineux, une touche de « Mademoiselle » et je prends mon Chanel.
« On y va ? «
« Tu veux qu’on dîne chérie ? »
(sourire ironique)
« Dîne si ça te dit, moi je bosse, et je reprends ma vie... c’était sympa. Je ne te remercie pas, j’ai cru comprendre que tu as pris ton pied ! »
« Ouais, tu peux le dire, c’est ce qui me fait brûler d’amour, trêve de plaisanterie, on dîne ? »
« Oui, trêve de plaisanterie, va retrouver Cycy, elle faisait pitié seule au déjeuner la pauvre choute :) »
« Lol, Cycy... Tu la connais ? »
« Non et d’ailleurs, je ne veux pas. Je dois y aller, tu sors ? »
« Tu rentres quand ? »
« Je ne rentre pas. »
« C’est quoi cette attitude, tu joues ? On n’est plus au lit, pourtant » (sourire)
« Justement, ce que tu n’as pas compris, c’est qu’au lit, je ne jouais pas... c’était la vie,... au lit .tout à l’heure. Donc, je réitère ma demande : Barre-toi, les oscars c’est chez les putes. »
Je claque la porte de chez moi, et on monte dans l’ascenseur, silencieux tous les deux. Il est en état de choc, il ne sait pas s’il doit me croire, ou pas. ? Je mettrais ma main au feu, qu’il se dit que c’est encore un de nos « sexy games ».
Il m’a envoyé des sms toute la soirée, du genre « je suis ému, effrayé, je ne te comprends pas, tu joues ?, tu m’aimes ? Je t’aime ? »
Je lui ai juste répondu une fois « J’ai comme d’habitude décidé de prendre les choses en main, comme tu l’as si bien senti tout à l’heure :) Are you in ? »
J’assure à mon dîner... comme à son habitude, Andrea me reluque... Mon boss lui rit à la gueule sous entendant « Reluque mon vieux, c’est l’inaccessible, et elle est à moi »
Et la femme de mon boss, se dit :
« Je la hais et pourtant je l’admire »
Et dans tout ça je me dis... Rien...
Jusqu’à ce que je monte dans ma voiture et que j’éclate en sanglots de ne plus supporter cette pression et cette vie qui file à 100 à l’heure et dont je ne retiens rien qui me soulage, ni qui me fasse du bien... Je souffre trop et je veux que ça s’arrête, je veux que ça s’arrête...