Il y a dans le monde bien des pauvres d'esprit, mais
non pas de ceux qu'il faudrait ; bien des affligés, mais d'avoir perdu leur
fortune ou leurs enfants ; bien des doux, mais pour satisfaire des passions
impures ; bien des affamés ou altérés, mais du bien d'autrui et de profits
injustes ; bien des compatissants, mais pour leur corps et ce qui l'intéresse ;
des cœurs purs, mais par vanité ; des pacifiques, mais parce qu'ils ont soumis
l'âme à la chair ; des persécutés sans nombre, mais pour leur indiscipline ;
beaucoup d'injuriés, mais à cause de péchés honteux.
Ceux-là seulement sont heureux, qui agissent et endurent pour le Christ et
d'après le Christ. Pourquoi ? Parce qu'à eux est le royaume des cieux, parce
qu'ils verront Dieu, etc. Ce n'est donc pas parce qu'ils agissent ou endurent
qu’ils sont heureux, mais parce qu'ils agissent ou endurent pour le Christ et à
l'imitation du Christ (Matth. 5, 3).
Maxime le Confesseur : Troisième centurie
sur l'amour