Génériques

Publié le 04 janvier 2008 par Anaïs Valente
Les génériques de début de films me mettent de suite dans le bain et laissent présager de l'ambiance du film.  J'extrapole instantanément sur le cours que va prendre l'histoire.  Je m’enrubanne de l’ambiance, je plonge dans un autre monde.
 
Les génériques de fin permettent, si le film a été apprécié, de rester encore un si court, un si bref petit instant, baignée de cette ambiance si particulière, cet autre monde que j’ai du mal à quitter.
 
Quant aux génériques tout courts, savoir les médicaments génériques, je les aime vu leur prix tellement plus bas que leur équivalent de marque.  A même molécule, prix à la baisse, que demande le peuple ! 
 
Et pourtant, ils sont en danger, et j'ai décidé de brandir les armes pour les défendre.  Parce que j’en ai fait mon cheval de bataille depuis un petit temps déjà.
 
La presse l’a dit (il y a un petit temps déjà) : "MEDICAMENTS GENERIQUES : DANGEREUX ET COUTEUX ?"  Poser la question en gros titre, c’est déjà crier au loup !  Et le mal est fait, sournoisement.
 
Une étude publiée par le magazine GLEMs (jamais entendu parler) révèle que "la substitution des génériques aux médicaments de marque entraîne irrémédiablement des risques qui feraient plus de 200.000 morts chaque année aux Etats-Unis". 
 
Je vois d'ici les belges au bord de la crise d’angoisse, jetant par milliers leurs gélules génériques, afin d’éviter le pire, persuadés d’avaler du poison qu’on fait passer pour des vrais médicaments.  Et je vois d’ici l’amalgame entre médicaments génériques et médicaments issus de la contrefaçon.
 
D’abord, vous les belges, réfléchissez : qu’y a-t-il de plus ressemblant à une molécule ?  La même molécule pardi.  Alors, marque ou pas, puisqu’il s’agit de la MEME molécule, vous prenez le MEME médicament, moins cher.  CQFD.  Vous trouvez qu’il vous fait moins d’effet ?  Impossible.  Juste un effet placébo inversé.  Vous souffrez d’effets secondaires que vous n’avez pas avec la marque ?  Impossible.  Tout ça c’est dans la tête !
 
Par contre, petit conseil : notez sur la boîte de vos génériques le nom habituel du médicament, ce nom que vous chérissez tant, qui fait partie de votre vie depuis tant et tant d’années, et vous ne mélangerez plus tout.  Et le tour est joué.  C’est aussi simple que ça !
 
Car voilà le nœud du problème.  Non, la molécule n’est pas meilleure ou pire, elle est la même, je vous le dis et le répète, méthode Coué.  Non les effets secondaires ne sont pas différents, je vous le dis et le répète, méthode Coué.  Mais oui, le danger réside UNIQUEMENT dans la confusion que peuvent provoquer ces noms de médicaments différents des habitudes.  Voilà tout.  Et tout qui prend un somnifère à la place d’un antidouleur s’expose à des risques s’il prend ensuite sa voiture ou s’il va se balader en bord de Meuse, l’esprit embrumé. 
 
Voilà en fait ce que révèle l’enquête. Ça et uniquement ça.   Est-ce que ça valait la peine d’en faire les gros titres de la presse, alors que les belges sont déjà tellement ancrés à leurs petites habitudes.  Non.  Moi qui me bats pour faire accepter les génériques, jour après jour, je le constate, jour après jour, qu’ils préfèrent payer plus cher, les belges, pour avoir leur petit médicament au nom qui sonne comme une douce mélodie (un peu comme si les Bonito’s et les Treet’s étaient devenus des M&M’s subitement), quitte à le payer si cher.  
 
Pour conclure, petit détail qui tue : cette étude avec laquelle je vous bassine depuis 2846 caractères a été réalisée avec l’aide des grands groupes pharmaceutiques … ben voyons.