Magazine Journal intime

Que faire avec des bananes ? (ou le making of de ma vidéo Garnier)

Publié le 15 octobre 2010 par Anaïs Valente

Dans le cadre de cette campagne Ebuzzing (pour ceusses qui reviennent de Mars, Ebuzzing est une plate-forme de buzzmarketing avec laquelle je collabore à l'occasion, même que les billets sponsorisés sont clairement indiqués sur le blog), j'ai donc reçu des produits Garnier, pour en parler ici.

Des produits de beauté, des démaquillants, et de l'antirides.  A utiliser dès 30 ans sur les premières ridules, qu'ils disent.  J'ai demandé si y'avait pas une version pour vieille blogueuse pleine de grosses ridules que je suis, mais pas reçu de réponse.

 Je mets un point d'honneur (euh, c'est comme ça qu'on dit, j'ai un doute là) à écrire mes billets sponsorisés de la même façon que mes billets normaux.  Pas mon genre d'écrire "voilà les produits Garnier, ils sont beaux ils sont pas chers ils sont pratiques, achetez-les" et basta.  Ça rimerait à rien.  D'ailleurs j'accepte que des campagnes dont le sujet m'intéresse, m'inspire, me plait, tant qu'à faire.

J'ai donc reçu mes produits, et lu les explications.  Et là, drame dramatiquement dramatique, je réalise que pour mon billet, je dois faire une vidéo, me présentant en train de tester les produits, ou présentant les produits.

Horreur et putréfaction intense.

Comme si j'allais montrer ma tête enduite de produits de soin, voyons voyons, mon blog n'est pas interdit aux mineurs, je me dois de les protéger.

Horreur et damnation, que faire ?

En découvrant les produits, je réalise qu'ils sont bio.  Je sais, je devrais mieux lire les mails qu'on m'envoie, plutôt que de me ruer sur "répondre" comme une crème Garnier sur une ride, appâtée par l'idée de les perdre, mes rides.

En découvrant le côté bio des produits, j'ai immédiatement le déclic.

Je sais quel type de vidéo je vais faire.

Je sais comment vous présenter les produits.

Je vais les rendre à leur milieu naturel.  Provisoirement hein, pas folle l'Anaïs.

Et l'Anaïs d'échauffauder son scénario, comme la Guillaume Musso au féminin qu'elle aspire à être (il est venu à Namur récemment, le bogosse, d'où cette référence à lui, même si je l'ai pas vu, moi j'ai vu Zabou et c'était super aussi, j'aime Zabou, enfin Zabou Breitman mais quand j'étais môme c'était Zabout Toutcourt).  Mon scénario : la caméra se promène dans la nature et y découvre les produits bio, petit à petit.  Elle termine son travelling (notez la référence à du vrai vocabulaire de cinéaste hein) en bord de Meuse, où un dernier produit prend le frais, puis découvre une famille cygne.  La nature, le bonheur, l'eau, la verdure, et les produits bio.

Génial non ?

Bien sûr, si j'avais une équipe de tournage et/ou de montage, j'ajouterais en bruit de fond des cuicuis et des coincoins, et à la fin de ma vidéo, un joli fond musical au piano (que je jouerais moi-même, bien sûr), et puis j'incrusterais un choli texte "Anaïs rend à la nature ce qui lui appartient : les produits Garnier bio".

Mais j'ai pas d'équipe, donc point de musique, point de cuicuis, point de coincoins et point d'incrustation. 

Mais de l'eau, de la verdure, des produits et des cygnes, s'ils sont là, moi je dis oui.

J'attends donc qu'il fasse beau et je me rends, munie de mon appareil photo en mode caméra, de mes six produits et de bananes molles pour nourrir les bestiaux.  J'ignore si les canards aiment la banane, mais je vais tenter.  Le but est pas de les attirer, juste de faire d'une pierre deux coups.

Je suis malheureusement seule, ma fidèle comparse de promenades-cygnes Mostek étant au bureau.  Mais vu la saison, je me dois de filmer lorsque la luminosité est intense.  Hé, je m'y connais en réalisation hein, qu'on se le dise.

Il est donc presque 15 heures, heure ou les enfants sont encore à l'école, ainsi je serai tranquille.

En chemin, je croise une femme qui jette une tartine à des canards.  Je ne peux m'empêcher de murmurer un "pas de pain, connasse".  Tout bas hein.  Je sais, je suis vulgaire, parfois.  Souvent.

J'arrive sur les lieux, savoir une rampe étroite en béton qui descend jusqu'à la Meuse, bordée de verdure et sur laquelle trône une vieille barque.  J'y découvre un couple en train de nourrir MES bêtes.  Un couple humain, s'entend.  Titchu.  Au moment où j'arrive, ils s'en vont ouf. Non mais, c'est dingue ça, ces gens qui s'occupent de MES canards et mes cygnes, titchu.

J'entame immédiatement la descente vers la Meuse, déposant au passage mon sac plein de bananes en début de course, histoire de nourrir ma famille cygnes après les prises de vue.

Je glisse sur une énorme fiente verte de je sais pas quel type d'animal mais vu la quantité de ... enfin de fiente quoi... ça doit être de la fiente de cygne ça.  C'est pas possible que ça soit de la fiente de poule d'eau, sauf si les poules d'eau chient leur équivalent en poids par jour...

Je glisse mais me rattrape.  Ouf.  Sauvée par mon inégalable sens de l'équilibre.

Arrivée au bord de l'eau, je réalise immédiatement qu'il me sera impossible de disposer certains produits sous l'eau, au risque de les voir flotter au large.  Et ça je veux pas.  Je les installe donc dans la verdure, de plus en plus près de l'eau.  Puis je prends mon nouvel appareil photo, déjà en fonction caméra, et je filme.  Je filme les produits (trop vite), puis la caméra découvre la famille de cygnes, présente pour l'occasion.  Merci les cygnes.  Je suis ravie, c'est une totale réussite (à ce moment, j'ai pas encore vu le piètre résultat, of course).

J'éteins mon téléphone et, au moment où je m'apprête à récupérer mes produits, j'entends un bruit mat.  Un bruit sourd.  Un bruit lourd, accompagné d'un bruissement d'ailes.  Je me retourne, et découvre un cygne à moins d'un mètre de moi.  Un des parents.  La mère, je dirais.  Elle me regarde, l'oeil gourmand.  Aucune agressivité en elle, je suis sûre qu'elle me reconnait, depuis le temps que je lui rends visite.

D'ailleurs, elle s'approche.  Elle s'approoooooooooche.  Et je suis prise au piège, moi, totalement prise au piège.  Passque derrière moi, y'a de l'eau.  A droite, de l'eau, à gauche, un mur plein de brouissailles.  Et devant, une mère cygne affamée.  Bon, Anaïs, on se calme.  Mon coeur palpite.  J'ai une folle envie de rire de ma situation, et en même temps, chuis pas vraiment à l'aise.  Un homme passe, au loin, j'hésite à l'appeler à l'aide, des fois qu'il serait brun, ténébreux et doté d'un sens de l'humour lui permettant de tomber raide dingue d'une namuroise coincée par un cygne lors de la réalisation d'un film sur des produits de beauté en bord de Meuse.  Mais j'appelle pas (diantre, si ça tombe, c'est vrai, c'était l'homme de ma vie).

Mais pourkwaaaaaaaaaaaaa Mostek est pas là, avec moi, elle qui m'accompagne quasi toujours dans mes périples bord-de-Meusesques ?  Je pense pas à l'appeler, alors que j'ai mon GSM.  Pourtant, ça aurait été à mourir de rire.  J'imagine Mostek "Euh, Mister Boss, Anaïs est prise au piège par un cygne, je peux quitter le bureau pour aller la sauver ?"  Tout compte fait, heureusement que je l'ai pas appelée.

Dans un éclair de lucidité, je décide de récupérer d'abord mes produits, toujours à leur place d'origine, passque je sais qu'une fois que je me serai sortie de cette situation complexe, j'oserai plus redescendre.  Et je vais pas sacrifier mes produits pour un cygne, non mais.  Si ça tombe, c'est ça qu'elle veut, miss cygne, jouer sa coquette avec mon antirides...

Je récupère donc un à un mes six produits, je les range dans mon sac, puis j'analyse la situation.

Passque durant mon rangement, autre bruit lourd, sourd, mat, autre bruissement d'ailes.  Un des gosses a rejoint sa mère.  Le père et le second gamin sont encore dans l'eau ouf.

J'ai donc maintenant deux gros cygnes face à moi, genre à trente centimètres, vu qu'ils se sont encore rapprochés.  Tous les deux aussi grands, car le fiston (ou la fifille, attirée aussi par les produits de beauté, qui sait), né au printemps, a bien grandi, au point qu'il a désormais la taille de papa-maman.

Bon.

Réfléchis Anaïs.

L'heure est grave, mais tu peux t'en sortir.

Tu peux le faire.

Pas moyen de leur jeter des bananes, elles sont hors de portée.  Je pourrais les assommer à coup de pots de crèmes Garnier, mais j'ai peur de les énerver.  Je pourrais m'envoler, mais chuis pas un cygne.  Je pourrais... ben je pourrais rien.

Je repère alors deux palettes, vous savez, ces carrés de bois qu'on met sous les produits lourds, genre les boites de papier A4.  Merci au malotru qui est venu se débarasser de ses palettes en bord de Meuse, je sens qu'elles vont me sauver.

Je soulève alors la première palette, me glisse entre elle et le mur, la plaçant par la même occasion entre moi et maman cygne, et j'entreprends de me déplacer.  Maman cygne me regarde, l'air intrigué.  T'approche pas fichu volatile, ou je t'écrase à coups de palette, non mais.  Une fois au bout de la première palette, y'a toujours bébé cygne devenu grand.  Fort heureusement, y'a la deuxième palette, que je fais glisser à côté de la première, et le tour est joué.

Finger in the noze.

Même pas eu peur.

Je remonte alors chercher mes bananes, passque chuis pas rancunière et passque la famille cygne n'a finalement pas eu le moindre signe d'agressivité à mon égard.  Et la dégustation commence.

Ben je peux vous dire que si vous cherchez encore un substitut au pain qu'on peut pas leur donner, les bananes c'est pas mal.  Ils adorent.  Tous les canards adorent, et ça transforme les lieux en cafeteria géante pour volatiles.  Que du bonheur.  Mes mains sont pleines de banane écrasée, malgré le couteau que j'ai emporté pour m'aider, mais j'adore ça.  Que du bonheur je vous dis.  Mon appareil photo, que je ressors par moment pour immortaliser la scène, est plein de banane écrasée, mais j'adore ça.  Une poule d’eau parvient à se faire entendre d’un petit cri, et je parviens, dans un élan de dextérité incroyable, à viser juste et à lui lancer un bout de fruit à plusieurs mètres, qu’elle attrape immédiatement, pour ensuite s’enfoire à l’abri des oies hystériques.  Notre oie orpheline, qui n’a aucun congénère en bord de Meuse, même qu’elle hurlait désespérément au début, semble s’être acclimatée un peu mieux et fait des pieds et des mains (enfin des pates et des ailes) pour manger le plus possible, avec succès.  Pas farouche, l’immigrée.

Je quitte ensuite les lieux, morte de rire à l'idée de ce making of pas comme les autres...

PS : zavez vu, la vidéo est moche, trop claire, floue et tout, mais on entend les oiseaux, yessssssss.

PS : les photos : dégustation sur la berge avec les palettes salvatrices, le repas continue dans l'eau, la Meuse se transforme en cafeteria, et puis l'immigrée (si quelqu'un sait ce que c'est et si elle passera l'hiver dans nos contrées, je serais ravie de le savoir)

 
Garnier bio, retour à la nature
envoyé par anaisvalente. - Découvrez plus de vidéos de mode.

Copie de bananes.JPG

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