La nouvelle est tombée, telle un couperet. Telle l’échafaud… L’Elysée est embarrassée. Son favori au poste de Secrétaire général de la Francophonie essuie désormais les plâtres, d’autant plus que, le 55, rue du faubourg Saint-Honoré ne souhaite pas que son image se salisse, soit égratignée, alors qu’il a du mal avec la réforme des retraites… Abdou Diouf semble accuser le coup des soupçons et accusations qui pèsent sur lui et qu’un collectif de Casamance va porter, lundi, devant les instances du CPI (Cour pénal international), juridiction permanente chargée de juger les personnes accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre. Ambiance.
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Diantre ! Abdou Diouf : de la Francophonie à la CPI ? L’image fait peur. C’est chacun de ses pairs qui semble prendre la poudre d’escampette, notamment l’Elysée. C’est vrai qu’en politique, il n’y a que des intérêts pas des amis. Hier, dans son édition papier, l’excellent Bakchich, agrégé en informations, enquêtes et mauvais esprits, enfonçait le clou en révélant que l’actuel Secrétaire général de la Francophonie était loin du démocrate ou pacifiste qu’on présentait. Il est accusé de vouloir être le « président à vie » de la Francophonie. Cet article agrémenté d’un dessin humoristique le présentant comme un despote dont les militaires et gendarmes menacent les citoyens en leur demandant de crier à tue-tête est hilarant. Diouf, sur une estrade, fait un discours et crie à la foule : « les opposants seront fusillés ». Ces derniers lui répondent : « gloire au président à vie de la francophonie ! » Derrière la foule, un militaire pointant son fusil sur eux, demande qu’ils crient plus fort.
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Les choses vont tellement vite et aujourd’hui, ça sent le soufre. Le document d’Amnesty International a fait le tour du monde. Et pourtant, Abdou Diouf aurait pu quitter les choses avec les honneurs mais, l’ivresse du pouvoir était plus fort que lui. A coup de lobbying dans les journaux avec l’argent du contribuable, pour fêter le funeste 40e anniversaire de la Francophonie sous sa présidence alors qu’il faisait campagne, il avait convaincu Sarkozy, avec l’aide de …Jacques Chirac. Tiens, ce dernier lui aurait demandé de conserver le Sénégalais à la tête de la Francophonie. Aujourd’hui, les cellules de crise se multiplient à l’Elysée pour savoir à quels saints se vouer. Où trouver un remplaçant au pied levé ? Tout le monde est mal à l’aise. Certaines indiscrétions qui nous parviennent en hauts lieux, en Afrique comme en Occident, le désignent désormais comme le « bourreau de la Casamance ». Le coup porté est rude. - Que va-t-il se passer à Montreux, en Suisse, du 22 au 24 octobre prochain, lieu de la désignation-élection du nouveau Secrétaire général de la Francophonie qui aurait pu être un plébiscite pour le candidat unique Abdou Diouf, que le président Sarkozy a voulu de tous ses voeux ? Aujourd’hui, personne ne peut présager de rien. A moins d’être un devin, personne n’ose se prononcer. On parle même de probables manifestations sur place, pour dissuader les chefs d’Etats et de Gouvernements membres de la Francophonie, de voter pour Diouf. Un camouflet retentissant en perspective ? C’est moins sûr. Certains font le dos rond ou jouent la politique de l’autruche. Alors que ses amis parlent de mensonges éhontés, les défenseurs des droits de l’homme font parler les chiffres en accusant Diouf d’avoir permis le massacre de plus de 6000 civils. - Alors que l’Elysée, selon certains diplomates Suisses aurait vertement refusé d’attribuer une accréditation à Madame Calixthe Beyala, certains se sont laisser aller à des blagues salaces. Ainsi, l’un d’eux a ouvertement déclaré que « mieux vaut traîner des casseroles et avoir plein de cadavres dans les placards pour plaire à Nicolas Sarkozy », ajoutant, « hélas, Mme Beyala n’a trempé dans aucune exaction financière ou politico-mensongère ». Selon de nombreux responsables africains qui avaient porté leur choix sur l’écrivaine, le chef de l’Etat français aurait déclaré : « Calixthe Beyala n’est pas compétente pour diriger la Francophonie ». Si tout ceci est confirmé, apparemment donc, il faut avoir les mains sales pour diriger une institution internationale où la France fait la pluie et le beau temps… - Affaire à suivre ! - Tribune libre: texte envoyé par Hélène Monnier, étudiante.