Le langage des jeunes de banlieue

Publié le 05 mai 2010 par Eldarendili
Durant l’un de mes concours, je suis tombé sur un document évoquant le langage des jeunes de banlieue. Le texte soutenait que ce langage ne devait en aucun cas être considéré comme une culture ou une sous culture et qu’il était un frein à l’intégration. Il existe trois niveau de langage : Le langage familier, le langage courant et le langage soutenu. Le langage des cités, à mon sens, pourrait se situer dans le langage familier à la seule différence que ce langage ressemble à un code destiné à être compris que par certains.

Mais ce langage est il vraiment un frein à l’intégration ?

J’ai tendance à comparer le langage des banlieues à l’utilisation des textos. Tous deux répondent à une envie de se démarquer et de se marginaliser. Ils sont utilisés pour être compris par un certain nombre de personne. Et surtout ils sont utilisés en général par des adolescents qui sont capables de retrouver un moyen d’expression plus compréhensible une fois qu’ils quittent leur lieux d’usage. Cependant il est vrai que l’on constate, pour les textos comme pour le langage de banlieue, des difficultés pour écrire ou pratiquer la langue d’usage. Pour les textos, cela se traduit par les fautes d’orthographe et de grammaire alors que pour le langage des banlieues, les difficultés se retrouvent aussi dans le manque de vocabulaire (400 mots en moyenne). Il y a pas mal de similitude entre le langage texto et le langage des cités. Mais la différence la plus importante est que le langage des cités est un langage oral et qui de plus a un ton agressif. Et à mon sens, c’est cette intonation qui est le plus mal vu et le plus néfaste pour l’intégration de ces jeunes. L’environnement des ces jeunes y est pour beaucoup. Dans ce sens je rejoins le linguiste Alain Bentolila qui parle de “langue subie”. On peut se demander comment l’école peut-elle intervenir pour pallier le manque de vocabulaire de ces jeunes. En discutant avec deux “pions” d’un collège, j’ai appris que des ateliers “autour du langage” existaient mais que ceux ci ne rencontrait pas un franc succès auprès des jeunes de banlieues. Je me rappelle que dans mon ancien collège, un atelier tag était dirigé par un professeur de physique. Cet atelier connaissait un bel engouement. Alors pourquoi ne pas imaginer un atelier “autour du langage” différent. Un atelier qui aurait deux buts : Premièrement, on essaierait de gonfler le vocabulaire de ses jeunes en leur proposant de rédiger des textes de rap tout en travaillant sur les champs lexicaux. Deuxièmement on pourrait en profiter pour expliquer les limites de ce langage en terme d’intégration, de recherche d’emploi… Une autre chose me vient à l’esprit dans les actions qui peuvent mis en place par l’école. Ce serait une simplification des règles de grammaire et d’orthographe. Tout le monde sait que la langue française est très compliquée à apprendre avec toutes ses règles et ses exceptions qui ne sont pas souvent très logiques. Pourquoi ne pas réformer quelque peu ses règles afin de rendre la langue française écrite plus accessible. Enfin comme je l’expliquais au début du billet, parmi les trois niveaux de langage, on distingue le langage soutenue. Dans ce langage, on peut y faire rentrer le langage politique. Et là aussi, celui ci peut être un frein à l’intégration car les personnes les moins biens armées ne peuvent pas comprendre ce langage.