Je ne sais pas si l’automne est poétique.
Une chose est sûre, me dit ma fenêtre : c’est quand le temps est gris qu’on a besoin de poésie.
Ça tombe bien, je viens d’en trouver. La poésie que je préfère – en prose et imagée, qui part du réel pour s’en écarter juste ce qu’il faut, qui sait faire de la couleur avec du gris et qui sait la beauté du premier degré.
Petite nouvelle (Vlou)
C’est l’histoire d’une jeune femme qui accouche sans y avoir été préparée. Le bébé tient dans la main et les personnages sont nus, Adam et Eve découvrant le monde, jeunes parents universels.
Vous pouvez aller voir le site de vlou, aussi.
Un jour, je le dis, on fera quelque chose ensemble, et on lui mettra une belle couverture pour qu’il ne prenne pas froid.
Si peu d’endroits confortables (Fanny Salmeron)
J’avais découvert l’auteur dans la revue Bordel, qu’elle illuminait de sa prose tout en pépites dans des petites nouvelles belles et tristes. Mais un roman, ça n’a rien à voir. En 200 pages, les pépites sont forcément diluées, et en rajoutant de l’eau on enlève souvent le goût du sirop. Eh bien non.
De l’histoire je ne saurais pas trop vous en causer, pourtant je vous assure qu'il y en a une – vous n’aurez qu’à lire ici ou là. Dans un premier jet pour Standard, j’avais écrit ça :
J’écris « Il y a si peu d’endroits confortables » dans son cou et Paris me répond. Avec un regard unique, Fanny Salmeron peint la ville en nuances de gris. Puis elle fait jaillir à chaque page des images qui sont comme autant de touches de couleur. Une fois le livre terminé on s’aperçoit que tout est coloré. Et la vie autour de nous aussi.
J’ai finalement opté pour moins fleur bleue, peut-être parce qu'à l'époque il y en avait plein les parcs. Mais j'aurais pu laisser tel quel.
Les feuilles tombent, les livres restent.
Retenez ces deux noms, vous pouvez y aller les yeux fermés (c’est encore mieux, pour rêver).