Avertissement : si vous détestez le cinéma, soyez maso, lisez tout de même ces billets consacrés au FIFF, car outre les films, je vous y raconte mon quotidien stupéfiant durant cette semaine namuroise pas comme les autres. Ça serait bête de louper ça, non ?
Durant toute la matinée de ce lundi, je suis face à un dilemme cornélien : rentrer chez moi à midi et dormir (pour rappel, je suis encore malade – ce qui n’explique pas vraiment l’envie d’une sieste, vu que même non malade, j’adoooore siester, mais bon) ou aller au FIFF, seule, voir deux films, en attendant que Mostek ait terminé sa journée de bagne bureau.
Même une fois ma matinée de turbin terminée, j’hésite encore et encore… puis je me décide, je file m’acheter deux gauf’ fourrées aux cerises, une boisson, et je rejoins le FIFF.
My god, comme j’ai bien fait, passque le premier film que je découvre, Incendies, film franco-québecois (avec une actrice belge) est un chef d’œuvre d’émotions. Limite si c’est pas un des plus beaux films que j’ai vus de toute mon existence, c’est dire. J’ai pourtant hésité en voyant le lancement, qui me montrait un frère et une sœur, jumeaux, qui découvrent, à la mort de leur mère, que leur père est vivant et qu’ils ont un frère. Ils décident d’en savoir plus… une histoire qui m’intéressait, mais un lancement un peu froid.
Dès les premières images, je pense m’être trompée de film, ça ne se passe pas au Québec, comme le lancement le laissait entendre, et le titre qui s’affiche n’est pas celui du film… et pour cause, le titre ne s’affiche qu’à la fin, étonnamment.
J’hésitais, mais après dix minutes, me voilà complètement, totalement et indubitablement accro de cette histoire, à la fois enquête palpitante, plongeon dans un passé douloureux, découverte d’une mère pleine de secrets, angoisses d’une guerre et tristesse d’enfants à peine adultes à la recherche de leur passé. Des scènes difficiles, des moments d’émotion incroyable et une fin totalement sidérante. Et « sidérante » est bien le terme exact, celui que je cherchais depuis la fin du film, et qui vient de me sauter aux yeux, là, à l’instant, en vous écrivant ce billet. Sidérer : abasourdir, ahurir, ébahir, effarer, épater, époustoufler, estomaquer, étonner, interloquer, méduser, stupéfier, suffoquer. Ce film, il doit être vu, absolument. Il est incroyable, à la fois superbement beau et abominablement douloureux. C’est pas pour rien, d’ailleurs, qu’il a obtenu le Prix du Public de la Ville de Namur – Meilleur Long Métrage de Fiction. En sortant de la salle, j’étais totalement en état de choc. Dans un état second.
Et c’est dans cet état que j’ai été ensuite voir Les signes vitaux, un film canadien, en présence de sa réalisatrice. Rho, que découvre-je à la rangée devant moi ? Le réalisateur d’Une vie qui commence, vu la vell, Mister Rhaaaaaaaaa en personne. Que dire… Ben rhaaaaaaaaaaaaa !
Un film qui dérange, à l’allure de documentaire, même s’il n’est que fiction. Une intrusion douloureuse dans les soins palliatifs. Son héroïne décide de s’y consacrer après avoir perdu un proche, au point de s’y perdre elle-même dans une passion pour la mort à la limite de l’anormal. Pourtant, ce film est une ode à la vie, malgré les scènes souvent difficiles. Elles le furent pour moi, difficiles, dérangeantes, douloureuses. Mais plus douloureux encore fut le débat qui suivit, passionnant mais plein de souffrances, qui m’ont arraché des larmes. Joli débat, totalement sincère.
Ensuite, j’ai une heure à perdre en attendant Mostek, alors je la perds en dépensant mes sous, tant qu’à faire : des fringues, des bottes, et un plat de linguines aux scampis à emporter en guise de repas.
Mostek me rejoint, et nous regagnons le cinéma pour la projection de No et moi, dernier film de Zabou Breitman. Elle est présente, de même que l’actrice de No et moi, une petite bonne femme sacrément talentueuse qui interprète Lou, jeune ado fort seule, qui se prend d’affection pour No, une SDF, dont elle décide de faire un sujet d’exposé. Et l’amitié débarque dans leur vie de façon inattendue. Joli film, drôle et difficile à la fois. Magnifiquement joué, magnifiquement réalisé. Durant le débat qui suit, Zabou est drôle et simplissime. Et puis je m’en voudrais de ne pas citer Marie-Julie Parmentier, totalement crédible en SDF paumée et révoltée. Et puis aussi Bernard Campan, que j’adore aussi d’amour. Un film qui sort en novembre et que je vous conseille vivement.
Il est 21 h mais notre périple FIFFIEN n’est pas terminé. Direction l’étage du Caméo pour Memory Lane. Le Caméo 2, c’est l’enfer, on y est serré comme des sardines à l’huile. Et moi je suis chargée comme un baudet (ben oui, des fringues, des bottes…). En plus, il fait horriblement chaud. Et le court-métrage qui précède est long et soporifique. J’ignore si ce sont les raisons qui ont fait que je n’ai pas aimé Memory Lane, mais je n’ai pas aimé. Pourtant, l’histoire étant attrayante, une bande de potes se retrouvent quelques années après la fin de leurs études. Un peu un « on s’était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, même pomme », version film quoi. J’ai pas aimé. Lent, ultra lent. Il ne s’y passe rien. A un moment, un des personnages prend la main de l’autre, c’est limite la scène la plus mouvementée et hot du film (bon, ensuite, y’aura du cul, et je me dirai qu’il était inutile de montrer ça, trop hot pour le film, trop cru). Ma première grande déception du FIFF.
Conclusions de cette troisième journée :
- ai dû réveiller Mostek, si mes souvenirs sont bons
- Incendies, un film qui me marquera à vie
- No et moi, et surtout Zabou Breitman, adorable
(photos issues du site www.fiff.be)