les dents de la mer

Publié le 20 octobre 2010 par Valou94
Bonjour mes petits clous !
Soyons franc, tant au vu tant du nombre que de la teneur des commentaires reçus sur mes précédents articles, j’ai compris que le besoin d’un billet portnawak se faisait furieusement ressentir du côté de par ici.
Du coup, on va se refaire un petit « les animaux sont nos amis », ça devrait moins prêter à polémique.
Donc vous l’aurez cherché, je ne sais pas ce qui m’a inspiré, mais j’ai décidé de vous faire un topo sur le grand requin blanc. Ou plus exactement, sur le Grand Requin Blanc, avec majuscules et musique angoissante des dents de la mer en fond sonore.
Le Grand Requin Blanc, alias Great White Shark (oui, ça le fait encore plus en engliche) a une réputation parfaitement injustifiée, ou en tout cas largement surévaluée de mangeur d’homme, lui qui n’attaque quasiment jamais l’homme. Je vous l’accorde, la frontière entre le "quasiment jamais" et le "jamais jamais" fait la différence. Mais statistiquement, on a plus de chance de mourir piqué par une guêpe que grignoté par un Grand Blanc, et de loin.
Il semble parfaitement injuste que ce pauvre requin ait une réputation aussi détestable, alors que l’orque épaulard, à côté, passe pour un gentille baleine trop mignonne et vas-y que je te fais des peluches à son effigie pour que les enfants puissent la serrer dans leur bras en s’endormant... Et pourtant, le Grand Requin Blanc, LUI, n’a jamais tué l’un de ses dompteurs. OK, pour la bonne et simple raison qu’on ne peut pas l’enfermer dans un bassin sur le long terme, et donc lui affecter un dompteur, mais quand même.
Tenez, quand je vous dis que le Grand Blanc peut aussi être trop kawaii, une femelle Grand Blanc a paraît-il une reconnaissance éternelle envers son sauveur, un pêcheur australien qui l’a délivrée d’un filet il y a plusieurs années, du coup elle le suit partout, joue à la baballe avec lui en lui balançant des otaries mortes et se laisse caresser le museau… Et accessoirement empêche ce pêcheur de pêcher le moindre poisson. Ca sent le fake à plein nez, mais l’histoire est belle. Oui, moi aussi, je veux jouer à la baballe avec un Grand Blanc. Les otaries mortes, par contre, on va éviter.
Chez les Grands Requins Blancs, comme chez beaucoup de requins, les mâles sont plus petits que les femelles, qui elles dépassent rarement 6 mètres, et deux tonnes. Belle bête, je vous l’accorde. Mais rien à voir avec les légendes entretenues de requins aperçus de plus de 11 mètres… On estime aussi qu’il peut vivre entre 25 et 60 ans (c’est large comme marge, mais l’animal est finalement assez mal connu, et puis personne n’est jamais allé réellement interviewer un vieux Grand Blanc pour lui demander son âge).
Les requins comme le Grand Blanc ont des dents placées sur plusieurs rangées successives. Lorsque l’une des dents d’une rangée de devant tombe pour une raison ou une autre, une de la rangée juste derrière, inclinée jusque là vers l’intérieur, se relève et prend sa place. Je pense que c’est une solution intéressante à étudier pour diminuer le trou de la Sécurité Sociale, plus aucun frais dentaires, les requins ont beaucoup à nous apprendre.
Les sens du Grand Blanc sont très développés. Il peut entendre une proie à 1 km de distance et sentir une goutte de sang dans plus de 4,6 millions de litres d’eau. Il voit également extrêmement bien, sauf de près. Non, mais finalement, c’est facile de lui échapper. Il suffit d’être silencieux, invisible, et de n’avoir ni une coupure, ni ses règles, ni quoi que ce soit qui ait la moindre odeur de sang, quand on nage.
Il possède également des récepteurs spécifiques sensibles aux champs magnétiques nommés ampoules de Lorenzini qui lui permettent, par exemple, de détecter des animaux en détresse. Mais là ou ça devient intéressant, c’est que si l’on touche ces ampoules, le requin devient quasiment inoffensif et se laisse dériver pendant quelques secondes le ventre à la surface. Note pour plus tard : apprendre à localiser correctement les ampoules de Lorenzini, ça peut servir. On sait jamais.
Le Grand Blanc vit à peu près partout dans les eaux tempérées, près des côtes. Y compris en Méditerranée, même si il y a quasiment disparu. Tu vas où en vacances toi ?
Comme beaucoup d’autres grands requins, le Grand Blanc est ovovivipare, les œufs éclosent à l’intérieur de l’utérus de la femelle, et le plus fort mange les autres dans le ventre de sa maman, avant de naitre. C’est crade, je sais. Mais le coucou, lui, se débarrasse aussi de la pseudo-fratrie concurrente dès sa naissance (œufs ou petits piou-pious). Ca s’appelle la loi de la Nature. Dure.Impitoyable. [Le bon, la bête et le truand en fond sonore].
Le Grand Blanc a un régime alimentaire de type Dukan – phase 1, c’est à dire carnivore. Requins, tortues, dauphins, phoques, poissons….Il ne mange que des proies suffisamment grasses (là au niveau Dukan, j’ai comme un doute…). Des récepteurs situés dans sa gueule permettent au requin de savoir si celle-ci est suffisamment riche en graisse. Si ce n’est pas le cas, il ne persiste pas. C’est pourquoi il peut attaquer et mordre l’homme, mais le relâche souvent aussitôt (pas assez gras, mon fils…).
Le Grand Blanc a une intelligence inédite chez les requins, il sort la tête hors de l'eau pour observer, et peut apprendre des tours pour obtenir du poisson. Le triple salto, par contre, oubliez.
Enfin et surtout, comme beaucoup de requins, c’est un fossoyeur des océans qui régule les populations de ses proies, en prélevant les animaux malades, ou morts. A ce titre, il est primordial pour l’équilibre des océans.
Conclusion, si vous croisez un Grand Blanc, laissez le vivre sa vie, il est très utile. Mais quand même, je vous conseille le truc des ampoules de machin chose là, ça mange pas de pain.
A bientôt mes petits clous!
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