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La retraite et le bras de fer

Publié le 20 octobre 2010 par Fbaillot

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Notre pays traverse ces jours-ci une période de forte turbulence sociale. Pourquoi le cacherai-je, j’ai déjà participé à plusieurs manifestations en protestation contre la réforme des retraites telle qu’elle est engagée par le gouvernement. Je me suis déjà exprimé sur ce sujet et je ne retire rien à mes analyses précédentes.

J’ai tendance à penser que la précipitation dans laquelle on veut engager cette réforme qui nous touche de près ne s’imposait pas, et que de ce fait elle élude un certain nombre de questions :

- Si dans les années 50, une grande majorité de jeunes commençait une activité salariée à l’âge de 18 ans,  aujourd’hui cette entrée dans la vie professionnelle est beaucoup plus tardive. Très peu de nos enfants seront donc concernés par la retraite à 62 ans et devront continuer de travailler au-delà.

- Cette notion même d’âge de fin d’activité est sujette à caution. Un travailleur posté, ou exposé à la pollution, aux mauvaises conditions atmosphériques, peut légitimement aspirer arrêter sa carrière plus tôt qu’un “col blanc”. Et parmi les intellectuels, un instituteur exerçant en ZEP et un agrégé installé dans les beaux quartiers n’ont pas la même tension nerveuse à déployer, ils ne sont pas “usés” de la même manière au même âge.

- Enfin, beaucoup de “seniors” sont sans activité avant 60 ans, a fortiori avant 62 ans. En quoi cette réforme offre-t-elle une porte de sortie à ces victimes de la crise économique ?

Ces questions sont complètement absentes du débat qui se limite au seul report de l’âge légal et c’est bien dommage. Il ne me semble pas que l’épreuve de force s’imposait. Elle contribue  à raidir le dialogue au moment où il aurait fallu échanger sur la solidarité, la répartition, l’évaluation de ce qu’est un travail pénible, j’en passe…

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