Je suis ton père !!!

Publié le 20 octobre 2010 par Eldarendili

Aujourd’hui, le projet de loi de bioéthique a été présenté au conseil des ministres par Roselyne Bachelot. Le principal point de désaccord concerne la potentielle levée de l’anonymat concernant les donneurs de gamète (sperme et ovocytes).

Avec ce nouveau projet de loi, les individus pourront lors de leur majorité accéder à des informations non identifiantes concernant le donneur (apparence physique, motivation du don, age … ) mais aussi à leur identité si le donneur est consentant.

La question est bien délicate car elle a pour but de répondre aux attentes d’environ 5 % des naissances liés aux dons de gamète. La question que l’on peut se poser est quelle cause doit on défendre ? Celle des donneurs ? Ou celle des individus en devenir ?

La cause des enfants et futurs adultes est vraiment légitime. Car la première chose a ne pas oublier est qu’ils n’ont pas choisis de naître dans ces conditions. Ils sont la conséquence du don. On peut donc comprendre qu’ils peuvent chercher l’identité de leur père ou mère en pleine crise identitaire. On peut comprendre qu’ils cherchent à leur tour à qui des deux parents ils ressemblent le plus ou savoir si leur jalousie ou ambition sont des attributs qu’ils ont tirés de leur parent inconnu. Cependant un père géniteur restent un père géniteur et, à mon sens, ne pourra jamais remplacer le papa qui les a éduqué.

Du coté des donneurs, nous avons trois possibilités d’approche.

La première consiste à dire qu’ils sont responsables de leurs dons et qu’ils doivent assumer leur geste. C’est assez délicat de se dire que l’on va laisser dans l’incertitude l’enfant même si la première intention et de participer aux bonheur de futurs parents.

La deuxième approche consiste à protéger le donneur et son environnement familiale. En effet, si l’on compare un don de gamète à un don de sang ou à un don d’organe, alors on peut comprendre que ce don aussi doit être anonyme au même titre que les autres. De plus, un jeune homme tapant à la porte de chez vous et vous disant : « Vous êtes mon papa », peut être très embarrassant à gérer pour un donneur. L’équilibre de la famille de celui ci peut être aussi bouleverser. Pour toutes ces raisons, l’identité du donneur doit être préserver.

La troisième approche est de leur laisser le choix de dévoiler leur identité. C’est l’option choisi par la ministre de la santé. Et finalement c’est déjà un premier pas pour la quarantaine d’enfant concerné chaque année par ce projet.

Je pense que c’est extrêmement difficile de se positionner sur cette question car prendre partie serait ignorer les attentes de l’autre partie.