DÉRIVES D’AUTOMNE
Bruissements d'elles envolées
je vais au petit bois champ de lumière basse
je ne pense à rien ni personne
seulement aux sangles de verdures
aux masses taillées dur et dru
à l'immobilité
qui porte au silence
le silence dans l’immobilité
se fige fibres dociles
les chèvres tout là-haut
grelottent leur chant de cloches
dans les branches
une barque nacelle au large
dans le soleil sans bris de vent
les chevreaux nouveaux-nés frelonnent
leur appel
un escargot
voyageur intime sans chagrin
coule sa lave douce sur la mousse
j'entends un pas caillou qui roule
mais ce n'est rien
qu'un crépitement de balles sèches
le promontoire caracole
feuillu de cornes de grelots
les mots s’effritent
dans le grain de la pierre
une fourmi s’étourdit à la blancheur de la page
tu cherches en vain sur les hauteurs
les fumées lentes de l'hiver
la barque glisse
une mer serrée de nuages
coule son moutonnement vers le soleil
tant de blancheur rassemblée
dans le pommelé du ciel
éveille ton étonnement
tu vas basculer dans l’ombre
la fraîcheur va te surprendre
qui te saisit
la mer bruit
d’éclats de lumière
l’escargot voyageur intime
a disparu dans le miroir
qu’y a-t-il derrière ce mamelon cet autre
sinon le silence privé de mots
sinon les montagnes
livrés aux vents tes mots dérivent sur la page
cherchent leur chant
sur le rivage.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Retour au répertoire de octobre 2010
Retour à l'index de la catégorie Zibal-donna