Copines comme cochon !!

Publié le 22 octobre 2010 par Valou94
Bonjour mes petits clous !
J’ai lu ici et là tout le mal qu’on peut penser d’internet, des réseaux sociaux, des forums de discussion, des messageries instantanées en terme de relations, de communication, de désocialisation, tout y étant soit disant virtuel…
C’est vrai.
Vrai qu’on n’est jamais complètement sûr que la personne derrière son écran est ce qu’elle prétend. Tout comme le violeur en série croisé dans la rue ne le porte pas marqué au fer rouge sur son front.
Vrai que les rencontres qu’on y fait sont virtuelles, mais pour autant, je continue à aller faire mes courses au marché, à parler à mes collègues, à déjeuner ou à faire la fête avec mes amis, y compris ceux rencontrés via internet. La différence en terme social n’existe pas pour moi.
Vrai aussi, que les gens peuvent préférer leurs mondes virtuels à la vie réelle. Ces réseaux permettent, pour moi, de créer un tissu social que je ne pourrais pas avoir uniquement avec les rencontres réelles que je fais, un lien qui n’existe plus réellement dans la société dans laquelle je vis. J’irai même plus loin. La vie virtuelle, par certains côtés, nous offre tout ce que la vie réelle n’est plus en mesure de nous apporter. Elle s’affranchit du consumérisme à tout prix et privilégie l’entraide et l’échange.
J’y ai rencontré des amies, sans doute pas dans le sens conventionnel d’une relation unique de personne à personne, parce que cette amitié est multiple et englobe l’ensemble des personnes impliquées. Le terme réseau est parfaitement approprié. Un réseau de personnes, au sens vrai, chacune avec ses expériences, ses travers, ses coup de blues, sa vie, sa personnalité…Et surtout, des personnes que je n’aurais jamais rencontrées autrement, pour cause d’éloignement, parce que je ne me lie pas facilement, parce qu’on n’appartient pas forcément aux mêmes mondes (sans aucune notion de valeur).
Et aussi, pour moi, parce qu’écrire est parfois plus simple que parler…
J’y ai rencontré des filles, dont rien que pour la journée de mardi, au hasard, l’une a avoué qu’elle a cru pendant un très long moment que Liliane Bettancourt était la mère d'Ingrid Betancourt, et une autre, toujours mardi, qui nous a raconté s’être retrouvée à la caisse du supermarché avec un slip en dentelle noire modèle pute taille 44, et un saucisson clandestin dans son panier, subrepticement alloués par son fils de 2 ans.
Comment pourrais-je vivre sans elles? Les fofolles, les zens, les venues de l'espace, les calmes, les sages, les stressées, les douces, les tourmentées, les franches, les diplomates?
C’est un réseau fluctuant, avec sa vie propre, ses sujets qui émergent… Certaines sont plus présentes que d’autres par moment, on peut se retrouver à 20, ou à 2… Mais quelle que soit l’heure, la trace de ce qui a été dit, pensé, vécu, est conservée, c’est une amitié avec une histoire gravée dans le marbre.
Avec elles, j’ai appris à parler de choses tellement intimes, que je n’imaginais pas aborder ce sujet avec quelqu’un en tête à tête, ni même parler de ça un jour, d’ailleurs.
Il y en a toujours une de présente pour conseiller, aider, être là, présente, disponible… Aucune de nous n’est parfaite, mais nous connaissons nos limites, et respectons l’autre. La confiance entre nous s’est construite petit à petit,
Mes copines ? Elles sont tout simplement là.
Là, pour des délires comme quand on avait 15 ans. Pour des concours tellement stupides que je n’ose même pas en parler. Pour les blagues vaseuses et lourdes. Pour me faire découvrir des choses que je ne connaissais pas, ou des points de vue complètement différents du mien, et c’est une vraie ouverture sur le monde et sur l’autre.
Là, pour les questions copains, maris, amants. Baise. Questions précises, techniques et photos d’hommes à poil. Pas les nôtres, quand même. Ceci dit, on pourrait, un jour. Tremblez !!
Là, pour parler enfants, travail, administration, santé, vacances, régimes, société, films et bouquins.
Là, pour aborder les questions existentielles, déprimes passagères ou profondes, inquiétudes fondées ou non.
Là, pour passer une soirée tranquille, pour fêter les anniversaires.
Là, pour avoir le plaisir de voir grandir leurs familles.
Et parfois…
Parfois, pour certaines, les coups sont tellement durs, qu’on se dit qu’on ne pourra pas continuer. Qu’entretenir un tel réseau, c’est aussi s’exposer à tellement de tristesse…
J’ai failli tout lâcher, une fois ou deux, parce que l’horreur, la peur, la maladie et la mort ont fait irruption brusquement chez nous.
Je suis toujours revenue jusqu’à présent, parce que ça aussi, ça fait partie de la vie.
Je suis consciente de ma chance, et du côté sans doute exceptionnel de mon expérience. Cet équilibre n’est pas facile à trouver, ni à entretenir. Il tient essentiellement à la personnalité de toutes, et au respect que nous avons les unes pour les autres. Et aussi, à notre potentiel d’autodérision. Et de dérision tout court, il faut bien l’admettre. Envers nous, et envers les autres.
Virtuelles, mes amies ? C’est tout l’inverse.
A bientôt mes petits clous !
PS: Ôtez-moi d'un doute... Serais-je réellement en train de me transformer en vraie fille? Naaaaaaan. J'avais dit jamais.
 
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