Magazine Journal intime

Le retour en grâce (The Social Network) de David Fincher

Publié le 22 octobre 2010 par Bestofd
Le retour en grâce (The Social Network) de David Fincher
Ceux qui lisent un peu mes chroniques ciné, savent que David Fincher et moi nous étions quittés en plutôt moyens termes. Une situation à laquelle j'avais hâte de remédier parce que ce Monsieur est tout même le papa de "Fight Club" l'un de mes films préféré.
Avec "The Social Network", nous voilà réconciliés.


Le retour en grâce (The Social Network) de David Fincher
The Social Network était l'un des films que j'attendais le plus cet automne. Non seulement parce que je me connecte plusieurs fois par jour( merci le smart phone) à ce site crée un soir de déception alcoolisée par Mark Zuckerberg, mais aussi parce que je suis bonne cliente des success story à l'américaine. Finalement tout le monde connaît le pitch sans le connaître vraiment et des histoires comme celles-là on a l'impression qu'il y en a des milliers au pays de l'Oncle Sam alors pourquoi celle-ci serait-elle plus digne d'intérêt qu'une autre ?
Et puis Facebook est devenu tellement banal ! Même dans des pays où il n'y a pas de routes, ils ont Facebook, alors pas de quoi se ruer dans les salles obscures ou considérer ce film comme le dernier évènement cinématographique .
Pourtant, je dirais que ce film est justement intéressant parce qu'il n'a pas essayé de rendre l'histoire plus intéressante qu'elle ne l'est. Il n'a pas essayé non plus de l'enjoliver, il a su rester aussi simple que son inspirateur, tout en étant sacrément beau ! En effet ce qui m'a frappé dans ce film c'est sa dimension esthétique qui va des dialogues très nombreux aux décors en passant par le scénario lui-même que j'ai trouvé sacrément classe, presque en décalage avec le sujet.
Le film débute par un dialogue entre Mark Zuckerberg et sa petite amie qui essaye de lui faire comprendre que son côté intello mutique ne l'amuse plus et qu'il n'est rien de plus qu'un looser. Mark fait semblant de ne pas écouter en parlant sans arrêt... Une scène a priori banale, voir même ennuyante, mais c'est le premier acte de l'empire Zuckerberg qui débute en 2003. Dès cette scène, j'ai été frappé par la lumière, le clair obscur très stylisé cher à Fincher et particulièrement appréciable dans Seven, Fight Club, Panic Room, Zodiac et Benjamin Button.
Je sais dès lors que le réalisateur n'a pas pris ce sujet à la légère et qu'il ne s'agit pas d'un projet opportuniste pour surfer sur la vague du succès Facebook. En même temps Fincher quoi ! Mais sait-on jamais...  Le film se poursuit avec la création du réseau social à proprement parlé avec la technique du flashback qui est habilement utilisée pour nous conduire du huis clos des débats qui oppose Mark à ses accusateurs, aux couloirs de Harvard dont on peut apprécier dans les moindres détails la qualité et la finesse des décors qui associés à l'image rendent à l'Université son caractère prestigieux qui nous suggère-t-on n'est peut-être pas étranger à l'élan créatif et participatif qui anime ses élèves-membres C'est en effet parmi ses camarades que Mark trouve les ressources humaines (et financières) pour donner naissance à son réseau et c'est certainement dans le projet qui lui est confié avant par d'autres qu'il trouve l'élan de mener à terme le sien. Cette entorse au code de conduite des affaires, mais aussi à celui-si ce n'est craint tout au moins respecté- d' Harvard lui coutera très cher. Le montant de la transaction pour le plus jeune milliardaire au monde qu'il est devenu a valeur de contravention mais (et Fincher l'exprime très bien à travers le jeu parfait du jeune acteur Jesse Eisenberg) en réalité c'est sa capacité à être à l'autre qui est jugée. Le retour en grâce (The Social Network) de David Fincher
En somme The Social Network est un film suprenant, car il ne traite pas tant de l'histoire d'un gamin surdoué qui devient milliardaire en quelques années que de cette société (américaine) qui a du mal à naviguer entre les valeurs traditionnelles qu'elle continue à promouvoir (Harvard : la réussite par le travail et le don physique de soi) et les innovations techniques fulgurantes dont elle s'enorgueillit, mais qui s'avèrent souvent incompatibles avec les premières. On en a une parfaite illustration dans le film lorsque les deux frères qui se prétendent spoliés par Zuckenberg pensent trouver refuge auprès du directeur de l'Université et dans le guide des étudiants d'Harvard qui pour eux a valeur de loi. La scène est presque surréaliste !
Ce film traite de l'amour, de la jalousie, du pouvoir, de la trahison, The Social Network est aussi intéressant qu'une tragédie Shakespearienne Je vous le recommande même si Facebook n'a pas su gagner vos faveurs.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bestofd 8 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte