Après deux mois d’intégration en première année d’éducation spécialisée, je me suis dit qu’il était interressant de décrire à quoi ressemble une promotion de futurs travailleurs sociaux en début de formation.
Le premier point concerne la mixité. Sur les 50 étudiants que nous sommes, la gente masculine est représentée par seulement dix personnes. Sans doute que les femmes ont davantage la fibre sociale que les hommes.
La moyenne d’age se situe aux alentours de 25 ans. La plus jeune ayant 18 ans et la plus âgée 42 ans.
Quant aux différents personnages qui constituent cette joyeuse promotion, voila un aperçu à travers différentes personnalités :
- L’étudiant lambda : Il prend des notes, il prend la parole de temps en temps et surtout… il prend pas la tête.
- Celle qui vit au pays des bisounours : Elle suit le cours assidûment, et prend souvent la parole pour s’indigner du monde où l’on vit : »Les patrons, ils devraient employer des personnes en situation de handicap sans qu’on leur demande ».
- La révoltée « Peace and Love » : Elle a le look baba cool, elle est très amie avec la candice citée précédemment, et elle a la particularité d’agresser le formateur comme s’il était le responsable de toute la misère du monde : « Et vous, vous trouvez ça normal que l’on massacre des populations pour imposer sa propre culture !!! ».
- La mélomane : Elle écoute sa musique en cours, envoie des textos et dessine des mangas. Une erreur de casting.
- L’intello : Il pourrait assurer certains cours à la place des formateurs, il a une grosse culture générale. Ses thèmes de prédilections sont l’histoire, la géographie, la philosophie, la politique. Quand il a fini de poser une question, je ne suis même pas sur que le formateur comprenne celle-ci. Il est très engagé en politique et il profite souvent des moments de pause du cours pour appeler à la manifestation : « Je ne peux pas concevoir que des futurs travailleurs sociaux ne soient pas engager dans cette lutte contre… ».
- La férue de lecture. Elle a aussi une super culture générale. Elle coupe souvent le formateur pour illustrer ses propos par un bouquin qu’elle a ingurgité : « A propos de déterminisme social, je vois conseille vivement le livre de Marc Ziahkonsceichic (souvent un nom imprononçable) qui se lit très rapidement puisqu’il ne comporte que 6 volumes et qui illustre tout a fait le sujet du cours… »
- La maniaque de la présentation: Elle prend tout le cours directement au propre. Pour cela sa trousse contient 1 stylo plume, 6 stylos bic, 9 surligneurs de couleurs différentes, 1 mini règle, un compas (pour les shémas), du blanco… Elle surligne tous les titres d’une couleur différente, elle écrit bien rond, elle numérote et date toutes ses feuilles. Mais surtout, elle te fais chier toi pour récupérer le cours qu’elle a raté pendant qu’elle était occupé a souligner en mauve le dernier titre du petit a, du grand B, de la partie III du chapitre 5.
- Celui qui n’écrit pas. Il est l’opposé de la maniaque de la présentation. Il arrive avec un stylo, deux feuilles blanches, et écrit trois lignes par cours. Il a toujours un gobelet vide contenant le café qu’il a touillé pendant 10 minutes. Il essaie désespérément de lancer des débats sur les sujets abordés mais hélas sans succès : »Ce serait interressant de débattre sur la conception que chacun a de la citoyenneté à partir de ses propres expériences… ».
- L’éducatrice parfaite. C’est la perle de la promotion, elle accepterait de travailler bénévolement.Elle a le coeur sur la main, elle n’a jamais eu de préjugés ou de clichés. Elle est persuadée qu’elle va changer le monde. Et surtout, elle n’a jamais eu a se remettre en question (ben oui puisqu’elle est parfaite !!!) Et on en retrouve plein d’éducateur parfait dans la promo.
Allez, on se donne rendez-vous dans trois ans afin de voir si la formation nous aura transformé en véritable professionnel de l’éducation spécialisée.